Le déblocage à l’université ne se profile toujours pas

Partager

Malgré « l’optimisme » affiché par le ministère de l’Enseignement supérieur qui ne cesse depuis quelques jours de déclarer que les revendications des enseignants seront prises en charge, et les différentes déclarations faites à la presse par des responsables de la tutelle sur le règlement définitif de la situation dramatique dans laquelle se débat l’université algérienne, le marasme perdure et le dénouement semble encore loin. Depuis la grève ouverte votée à partir du 13 mai dernier, beaucoup de choses se sont passées après les dissensions enregistrées au niveau du CNES avec d’un côté le coordonnateur national, M. Boukaroura qui a décidé la suspension de la grève suite « à un terrain d’entente trouvé avec la tutelle » et les sections du Centre et de l’Ouest qui se sont démarquées en campant toujours sur leurs positions initiales, c’est le bal des déclarations, des contre-déclarations qui est ouvert par les différentes parties. L’étudiant qui se voit impliqué malgré lui dans cette affaire opposant les enseignants à leur tutelle se trouve pris en otage, et surtout inquiet sur la tournure que vont prendre les événements.La guerre des communiqués qui s’est déclenchée depuis un moment n’apaise en rien le désarroi de l’étudiant qui, bien que son souci principal est de passer ses examens afin de boucler son année universitaire, il est tout de même conscient que l’amélioration des conditions de travail est un préalable à toute bonne entreprise et qu’il a besoin d’un minimum de sérénité pour évoluer dans ce milieu censé être un espace d’épanouissement et d’ouverture d’esprit.Avant-hier encore, les représentants des sections syndicales du CNES des établissements du Centre en grève, se sont réunis en coordination régionale pour renouveler leur pleine confiance à Farid Cherbal et Mustapha Mechab, coordonnateur national adjoint chargé du Centre et de l’Ouest et évaluer la rencontre nationale d’Alger des sections en grève tenue le 12 juin dernier, ainsi que les marches simultanées observées le lendemain dans l’ensemble des établissement en grève.La coordination régionale du Centre dénonce fermement « les pressions exercées par l’administration et le bureau national du CNES sur les enseignants en grève à l’ENS de Bouzaréah », condamnent « l’utilisation par la rectrice de l’université de Boumerdes, Mme Kesri, d’agents de sécurité pour la surveillance des examens » et renouvelle son salut aux étudiants qui « ont rapidement compris le sens profond de cette grève en y apportant leur soutien courageux et sincère. » Ce genre de pressions s’exerce un peu partout dans les établissements en grève qui sont loin de représenter une minorité comme cela a été rapporté par le ministère et qui met en jeu « pas moins de 22 établissements et l’avenir d’environ 200.000 étudiants », nous soulignera un syndicaliste de l’USTHB.De son côté, la section CNES de Blida, et après la large diffusion jeudi passé de la déclaration du recteur qui affirmait « avoir trouvé un terrain d’entente avec les enseignants », dément ces  » affirmations mensongères  » tout en rappelant que  » les enseignants n’ont assisté à aucune des réunions programmées par ses services « . Dans cette même université dans laquelle les examens sont encore une fois reprogrammés et qui doivent se tenir aujourd’hui, c’est le flou total surtout après que les chefs de départements sont appelés à confectionner les sujets d’examens eux-mêmes et que les étudiants en médecine devraient se déplacer, sur demande du recteur, à l’extérieur de l’enceinte universitaire pour examiner.

H. Hayet

Partager