Tizi attend ses émigrés

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Habituellement, à cette période, les émigrés de la région de Tizi Ouzou établis ailleurs (en France, Angleterre, Canada, Espagne…) signent déjà leur présence. Cela se remarque par des signes “ostentatoires” qui se manifestent par le parler, la tenue vestimentaire, l’immatriculation des véhicules, et surtout déambuler en famille, faisant le shopping. Aussi, la mer ainsi que la montagne et tous les endroits paradisiaques attirent cette catégorie de touristes exceptionnels que l’on surnomme “les oiseaux d’été”. Leur présence sur le sol et parmi la famille bouleverse quelque part certaines habitudes où les autochtones arrangent leur programme de vacances en fonction des membres ou des familles entières attendues à longueur d’année.L’arrivée des émigrés en Kabylie permet aussi à certains commerces de s’oxygéner, surtout ceux qui se situent en campagne et dans les localités à faible affluence.Il faut dire que l’écrasante majorité des Kabyles établis à l’étranger sont partis des hautes montagnes, d’Aïn El Hammam, Beni Douala, Ouadhias, LNI, Bouzeguène, DEM, Boghni, Tigzirt, Beni Yenni.Leur présence sur le sol apporte une touche culturelle et économique car dépensant de l’argent et permet à certains commerces de se secouer afin de le fidéliser, et une relation des plus étroites et respectueuses se construit très rapidement avec l’épicier du coin.En ville, ce sont des caravanes d’émigrés qui chaque jour élisent domicile.Les restaurants les plus connus de la ville de Tizi Ouzou sont souvent inondés et parfois occuper une table nécessite de passer une réservation deux jours avant. Aussi les magasins d’objets d’art traditionnels en l’absence de touristes étrangers, trouvent leur compte en été où le chiffre d’affaires subit une fulgurante ascension avec les émigrés.Nous sommes presque à la fin juin, au chef-lieu de wilaya, point de présence de ces compatriotes attendus pour moult raisons.De son point de vue, Da Saïd, restaurateur au centre-ville de Tizi Ouzou, explique cela par l’événement de la Coupe du monde, où chacun a différé son voyage et d’ajouter qu“en ces temps qui courent, les anciennes générations d’émigrés prennent le train vers la fin, tandis que pour la nouvelle vague, celle-ci se débat dans les tracasseries de régularisation et ne constitue nullement une source d’économie”. De toute évidence, la “flotte” d’émigrés de ceux-là mêmes qui font l’événement à l’entrée au pays, s’amenuise par la force du temps.Toujours est-il, Tizi s’offre un décor assez perceptible avec la présence des émigrés où presque tous les villages de Kabylie vivent le même événement et à la même période, avec l’arrivée de ces Kabyles établis outre-mer. Cet air de fête commence déjà à l’aéroport ou au port d’Alger. A leur atterrissage c’est toute la famille qui les accueille pour vivre pendant presque un mois dans l’anticonformisme et la proximité permanente, qui passe par des sorties en montagne, en mer, où les retrouvailles familiales dans des cérémonies de mariage ou autres.

B. T. O.

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