Le wali plaide pour une formation professionnelle humanisée

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Le wali de Tizi Ouzou a plaidé hier lors de la rencontre bimensuelle avec son exécutif de la nécessité d’humaniser la formation professionnelle et d’actualiser les spécialités pour répondre aux besoins du marché de travail. «L’humanisation de ce secteur consiste à adapter sa performance dans l’action de développement», a-t-il déclaré.“L’un des objectifs essentiels est de savoir comment prendre en charge la masse juvénile”, dira-t-il, avant d’ajouter que la formation professionnelle doit s’ouvrir au monde extérieur.La première ouverture, selon El Hocine Mazouz, doit avoir lieu avec le secteur de l’Education, «les directeurs des établissements d’éducation doivent vous communiquer les listes nominatives des élèves exclus. Il faut humaniser l’administration pour permettre aux parents d’élèves de s’informer et aux élèves de se former.», souligne-t-il.S’adressant à la directrice de la formation de Tizi Ouzou, qui a présenté un état des lieux du secteur, le wali dira qu’il n’a pas de réponse pour les deux questions qu’il a posé et qui sont restées les deux inconnues de l’exposé. La première a trait au pourcentage des élèves exclus devant être pris en charge et bénéficier d’une formation, et la seconde aux taux d’insertion dans le marché, «sommes-nous en train de former pour former ou pour répondre aux besoins du marché du travail», s’interroge-t-il. Il a demandé également s’il existe réellement une vision globale et une politique de formation. «Ce que je vous reproche le plus, c’est de ne pas inscrire la formation dans l’action de développement, et ce en se rapprochant des opérateurs et des entrepreneurs pour s’enquérir des besoins du marché», affirme-t-il.La wilaya de Tizi Ouzou dispose actuellement, en matière d’effectifs par branche, de 8 957 stagiaires répartis dans 3 instituts nationaux, 19 centres de formation et 13 annexes de CFPA, soit 35 structures pédagogiques.L’analyse du bilan de la rentrée de février 2006, nous renseigne sur l’évolution dans certaines branches professionnelles, qui ont vu des effectifs progresser d’une manière significative, à l’image du métier du «bâtiment» qui passe de 2% en 2003, à plus de 17 % en 2006. Idem pour les métiers de l’artisanat qui ont connu une augmentation de 9% (12 % en 2003 contre 21% en 2006).Par ailleurs, les spécialités en informatique ont connu une baisse considérable de ses effectifs, soit 40 % en 2003 contre 6% uniquement en 2006. cette situation est due à la fermeture des spécialités d’opérateurs de micro-ordinateurs et des techniciens supérieurs en informatique.Pour la prochaine rentrée, la DFP compte réaliser quarante sections détachées à travers le territoire de la wilaya. Dans le secteur du bâtiment, il est prévu également le lancement, en début de septembre de plusieurs autres branches telles que la maçonnerie, le béton armé et l’électricité bâtiment. 20 établissements privés fermés en 2005Dans son intervention, la directrice de la formation professionnelle de la wilaya a déclaré que les autorités ont procédé à la fermeture d’une vingtaine d’établissements privés, qui ne répondent pas aux conditions exigées par la tutelle, ayant trait au programme pédagogique et aux lieux d’exercice. Actuellement pas moins de 56 établissements sont toujours fonctionnels, alors que 16 autres vont être agréés. “L’objectif de la carte professionnelle 2006-2010, indique l’oratrice, est de proposer de nouvelles spécialités en favorisant le tourisme et le bâtiment, tandis que le programme complémentaire de la relance économique (PCRE) 2005- 2009, prévoit la création de 2 350 postes pédagogiques destinés aux jeunes des régions enclavés de la wilaya”.La directrice n’a pas omis au terme de son intervention d’évoquer les contraintes qu’affronte son secteur, à l’image de l’inexistence des niveaux de techniciens supérieurs dans les métiers manuels ainsi que la rareté des artisans qui ont à leurs actifs l’expérience validée par la CNASAT.

M.Ait Frawsen

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