Quand se souvenir ne paie pas

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C’est timidement que Matoub Lounès revient cette semaine à Bouira. On est à mille bornes du temps où le souvenir du Rebelle mobilisait grand monde.C’était, rappelons-nous, à qui, parmi les partis déjà prêcheurs et pêcheurs et autres MCB satellites en quête de prise de mire, de réinventer et hurler avec force et fracas “aghuru”.Huit années après la disparition du Cantor, l’auteur de Mass Boudiaf semble moins intéresser les chapelles cloîtrées dans leur intransigeante logique électorale, élective et sélective, parce que le souvenir ne paie pas. Histoire d’un pays damné ne fusera pas ce début de semaine des balcons de la salle Errich. La bibliothèque municipale, elle aussi, ne libérera pas les lieux pour abriter une semaine rebelle.Du côté de la direction de la culture et même si le Printemps berbère est presque “insinué” au passage du “Le mois du patrimoine”, chaque avril, commémorer un anniversaire rebelle est toujours considéré comme une transgression aux lois établies par le calendrier solennellement officielle.Cela dit, la stature imposante de Lwennas se passe des silences calculés ou calculateurs des uns et des autres. Il revient chaque année et à la même date dans le cœur de toute une génération qui a fait le Printemps noir. Il revient, porté par des milliers de bougies que des milliers de jeunes ne manqueront pas d’allumer dans la nuit du 24 au 25 juin. Même la RN 05, cette Route nationale alliée des archs offrira, comme elle a l’habitude de le faire chaque année, un très beau feu d’artifice : des milliers de bougies antonymes éclaireront le bitume de la protesta.Fidèle à son engagement, l’association culturelle “Tagherma” en collaboration avec le comité citoyen de Taghzout, rassemblera le peu de moyens à sa disposition pour inviter, à partir de dimanche, Lwennas dans la fameuse salle Errich.

T. O. A.

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