La Dépêche de Kabylie : Ce n’est pas encore la grande foule mais les premiers estivants commencent à se précipiter sur les plages, où en est-on dans la préparation de la saison estivale ?ll Nourredine Haddad : Préparer la saison estivale, c’est se fixer des objectifs à atteindre. Sans cela, on ne sait pas où en va. A cet effet une commission de wilaya, présidée par M. le wali est mise sur pied pour la préparation et le suivi du déroulement de la saison estivale. Elle s’est fixée quatre objectifs à atteindre. Premièrement il y a lieu d’augmenter tous azimuts les capacités d’accueil des touristes de la wilaya. En d’autres termes, comment recevoir le maximum d’estivants sur les plages, dans les campings, dans les hôtels et sur les parkings.Le deuxième objectif que la commission de wilaya s’est fixée, est d’améliorer les conditions d’accueil des vacanciers dans le sens où la commission a pour souci la commodité, la sécurité et la sécurisation des biens et des personnes. Donc, des efforts seront fournis pour un meilleur accueil des touristes. Troisièmement, il s’agit de rentabiliser la saison estivale, c’est-à-dire de mesurer son impact et ses incidences sur la société tant sur le plan économique que le plan social. L’afflux des touristes est favorable à la location, à l’écoulement des produits alimentaires, des produits artisanaux et à la création d’emploi.Le quatrième objectif à atteindre est qu’il y a culturellement parlant, matière à montrer et à donner à tous les estivants qui arrivent dans la wilaya pour qu’ils s’abreuvent de la culture de la région. Et l’imprégnation de la spécificité culturelle de la région se fera par le biais des spectacles de l’artisanat, de la gastronomie et aussi par tout ce qui est lié à nos croyances (visite de Gouraya et de Sidi Rihane).Au pic du mois d’août, il y a 200 000 personnes par jour qui visitent la wilaya. Si on doit se préparer à cet objectif, il y a des chantiers et des chantiers à mettre en place.
La question était la préparation matérielle des plages…ll La wilaya de Béjaïa compte 33 plages dont 28 sont autorisées à la baignade. Certaines sont équipées de sanitaires, d’eau potable et de douches. Dans chacune des 28 plages, il y a des surveillants de baignade, quant aux services de sécurité, ils sont là discrets, mais bien présents pour assurer la sécurité des biens et des personnes. Question parkings, il y a une opération de création et d’aménagement de parkings, suivie d’une opération de concession au profit des particuliers qui, en contrepartie, assureront le nettoyage des lieux. Quant au nettoyage des plages, c’est l’effort des communes côtières pour rendre les plages fréquentables. Un relais a été assuré dans le cadre de l’opération Blanche Algérie qui recrute quelques 300 personnes pour les plages.
L’opération Blanche Algérie, en quoi consiste-t-elle exactement ?ll C’est une opération parrainée par la direction de l’action sociale au niveau de la wilaya qui relève du ministère de l’Emploi et de la Solidarité. Il y a également, pour chaque commune côtière, une enveloppe de un million de DA destinée aux petits aménagements, tels que l’éclairage, les ouvertures de pistes, les parkings et la construction de murs.
S’agissant de campings, peut-on avoir leur nombre, leur capacité d’accueil ainsi que les conditions qui président à leur ouverture ?ll Ils sont au nombre de 53, dont 14 ont été créés cette année. Leur capacité d’accueil est de l’ordre de 24 000 campeurs. Ils ne sont pas tous à caractère lucratif, une partie dépend des œuvres sociales des sociétés qui offraient il y a quelques années des séjours gratuits à leurs travailleurs, même si la tendance est maintenant inversée. Quant aux conditions de création d’un camping, il faut que le besoin en soit ressenti et mesuré. Il faut qu’il y ait un site et que ce site soit ombragé, isolé et équipé de cuisines, de sanitaires, d’eau potable et de tentes bien sûr.
“Locations chez l’habitant” consistant à louer pour les touristes durant la saison estivale l’appartement d’un particulier, prend de plus en plus d’ampleur, notamment à Aokas et à Tichy, est-ce que la direction du tourisme ou un autre organisme d’Etat est associé à la formule ? Sinon comment faire pour connaître le nombre de locations ?Ce sont les particuliers qui absorbent le surplus de demandes d’hébergement. La formule qui est mise en place évolue dans l’informel. Nous en avons besoin, tant que la capacité des autres structures n’est pas à la hauteur de la demande.La formule est appelée “logement chez l’habitant” et le nombre de locations est évalué par les maires des communes côtières. La location chez l’habitant est un fait naturel qui s’est imposé à tous. C’est un phénomène intéressant qu’il faut apprivoiser pour le réglementer et le rendre public et transparent.Dans un proche avenir, il n’est pas exclu que les agences de voyage dont la mission consiste, entre autres, à trouver des hébergements pour les vacances, prennent en charge cette opération économique.
Entretien réalisé par B. Mouhoub
