En procédant à l’ouverture du colloque international sur l’œuvre et la pensée d’Ibn Khaldoun, le président Abdelaziz Bouteflika a rappelé le rôle de cet éminent penseur musulman qui a bouleversé la conception de l’Histoire et jeté les jalons de la sociologie. Arabe, dont la famille était originaire d’Orient, mais né en Andalousie et en contact avec le Maghreb et notamment l’Algérie où il écrira d’importantes pages de son œuvre, Ibn Khaldoun est également connu comme l’historien des Berbères, auxquels il a consacré une grande partie de son Kitab al Ibar. C’est dire que ce colloque est d’une grande importance et que l’intérêt que lui a manifesté le président de la République ne peut que lui donner davantage d’importance. On se rappelle qu’en 2001 le même président à procédé à l’ouverture d’un autre colloque international, consacré à un autre grand penseur : Saint Augustin, fils de l’Algérie antique, mais comme Ibn Khaldoun penseur universel. Le mérite de Bouteflika, et on ne le soulignera jamais assez, a été de briser le tabou qui entourait les personnages antérieurs à la période préislamique et que certains, par fanatisme, voulaient jeter aux oubliettes. Depuis, les Algériens, notamment les plus jeunes, s’intéressent davantage à leur patrimoine culturel, qu’il soit antique, médiéval ou moderne. Dans la foulée du colloque sur Ibn Khaldoun, la ministre de la Culture a annoncé la création d’un centre d’études khaldouniennes : voilà qui va donner de l’impulsion aux recherches et refaire de l’Algérie un centre de recherches et de réflexions…
S. Aït Larba
