La politique et les ordures

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Le récurrent problème de l’insalubrité publique dans la wilaya de Tizi Ouzou sera solutionné par des compagnes de sensibilisation et d’affichage. Voilà le grand projet cont a accouché la plénière de l’APW qui s’est réunie en deux jours, pour débattre de l’environnement dans la wilaya. Les recommandations proposées par la commission de wilaya chargée de l’environnement, au nombre de treize, tournent autour des supports publicitaires et d’information, excepté le point n° 13 qui revendique l’application de “la réglementation dans toute sa rigueur concernant notamment l’extraction illicite du sable dans l’oued Sebaou, comme stipulé dans le décret qui met fin à l’extraction du sable des oueds et sans aucune distinction”. C’est très fort comme réflexions qu’ont eu à entreprendre les élus locaux, ironise-t-on parmi les plus sceptiques quant à une véritable action des représentants du peuple. Une façon de signifier le manque d’imagination et de lucidité des élus dans la confection de ce qui devait constituer des solutions de prise en charge des ordures. Cela fait rappeler les sorties coercitives des deux walis qui se sont succédé à l’encontre des élus municipaux qui se sont alternés à la tête de la mairie de Tizi Ouzou, pour mettre fin à l’entassement des ordures et à l’anarchie que connaît le processus du ramassage et de collecte des immondices. Les élus qui se contentent ainsi de recommander des actions passives, s’éloignent trop de la vraie question relative à l’implantation et à la gestion des décharges publiques dans différents sites où elles furent retenues. Ces dernières, au nombre de 13 sites de décharges communales qui devront traiter 141 tonnes de déchets/jour, 12 mini C.E.T qui traiteront 471 tonnes de déchets/jour (voir notre édition d’hier), posent, dans leur quasi-totalité, des problèmes d’opposition des riverains et villageois. La parade trouvée par les élus de l’APW pour convaincre les opposants à laisser les pouvoirs publics implanter ces décharges sur les sites choisis paraît des plus originales en ce sens qu’ils adoptent des actions «en papiers», au lieu et place d’aller vers le fond des couacs. La gestion urbaine et de la politique de la ville, dont figure en bonne place le volet lié à l’environnement, selon les recommandations des institutions internationales des finances et de commerce (BM et OMC entre autre), ne semblent pas trouver bon écho parmi les représentants locaux des citoyens. Un comportement qui risque fort de compromettre les engagements de l’Etat algérien envers ces institutions et faire traîner l’accession de l’Algérie à l’OMC. Cela peut paraître non fortuit quant la plénière de l’APW s’est mise, hier, à l’heure de «mesure de poids politique» de chaque groupe partisan y siégeant. L’illustration est d’autant plus frappante au moment où les membres de l’hémicycle allaient débattre du point relatif au foncier. Ce dernier sera, dès lors, reporté à «une date ultérieure sans l’inscrire dans les calendes grecques» ( !), selon l’expression d’un élu rapporteur de son groupe qui a demandé l’ajournement.

M.A.T.

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