Le Mouvement citoyen des archs a renoué, ce week-end à Béjaïa, avec l’ambiance des palabres et des concertations. Pour la première fois depuis des mois, le conclave qu’a abrité la Maison de la culture Taos-Amrouche, proposait un menu consistant, cohérent et parfois même intéressant à tout point de vue. Les 13 délégations wilayales présentes aux travaux (qui se sont étalés, comme au bon vieux temps, sur deux longues journées), se sont tout d’abord intéressées à la question du dialogue, son processus actuel et ses perspectives futures. A cet effet, les conclavistes ont émis une multitude de réflexions et de visions, parfois très contradictoires sur le bilan présenté par les différentes délégations chargées du processus de mise en œuvre de la plate-forme d’El Kseur. Ces derniers ont été plusieurs fois interrogés sur les retards enregistrés pour une prise en charge réelle des dossiers des martyrs et des blessés. Ces mêmes délégations ont été également “interpellées” sur le rythme d’exécution, jugé “très faible” des renvendications contenues dans la plate-forme et dont la satisfaction a été pourtant promise par les représentants de l’Etat.De là, les débats se sont enchaînés pour buter sur un autre sujet de polémique, celui relatif à la présence des gendarmes en Kabylie. Un sujet qui n’a pas du tout suscité les divergences constatées lors du premier volet, puisque les conclavistes ont tout simplement adopté la position du Mouvement citoyen par rapport à la question. Une position qui stipule clairement que les archs demeurent attachés au départ des brigades de gendarmerie, tout en réclamant l’accélération des procédures judiciaires enclenchées à l’encontre des gendarmes présumés auteurs d’assassinats.Une fois ce point évacué, la plénière a eu un débat très sérieux sur la situation politique nationale. En guise de synthèse, les conclavistes ont explicitement interpellé “toute la classe politique qui croit aux idéaux démocratiques (…)” pour une mobilisation qui doit être “l’alternative incontournable à l’édification d’une République démocratique et sociale”, a décidé de passer immédiatement à l’action pour inaugurer cette nouvelle dynamique. Pour ce faire, un comité de travail a d’ores et déjà été installé. Un comité qui aura à charge de mener une réflexion sur le devenir du mouvement, son organisation, analyser la situation politique, suivre de près l’évolution de l’actualité nationale, mener une large concertation, préparer le deuxième regroupement de l’université d’été et, enfin, proposer des perspectives aux instances du mouvement.
A. Benabi