Il est parmi les plus beaux sites touristiques sur le territoire de la wilaya de Béjaïa, connu pour son paysage pittoresque, ses pieds de montagnes, ses ravins à donner le tournis, sa route sinueuse, sa faune et sa flore diversifiées, enfin tout un patelin qui fait rêver le touriste ou passager devant un tel univers saisissant et paradisiaque de cette partie de la région de la Kabylie, ce paysage grandiose est représenté par les gorges du Chabet El Akra de Kherrata, traversées par l’ex-Route nationale n°9 entre Kherrata et Béjaïa, dont les travaux de construction ont duré sept années, dans des conditions de travaux pénibles et éprouvantes, avec des moyens rudimentaires existants à l’époque des travaux, réalisés de 1863 à 1870, comme en témoigne la plaque sculptée sur la face d’un rocher à hauteur de l’entrée des gorges, au lieudit “Lansar Azeliz” dans la commune de Taskriout. A celà s’ajoutent des tunnels en forme de chenilles construits en pierres, une forêt verdoyante où cohabitent diverses espèces animales en particulier les singes magot qui, en groupes ou assis le long du parapet de la route, contemplent avec curiosité et méfiance les rares visiteurs qui passent par leurs domaines réservés. Ce qui est important aussi, c’est que le passage par les gorges du Chabet El Akra offre deux avantages, l’un économique qui permet aux 20 000 véhicules/jour, toutes catégories confondues, d’emprunter les 9 km de tunnel sous les hautes montagnes jusqu’au viaduc de Bordj Mira et permet à la Route nationale n°9, entre Kherrata et Béjaïa d’occuper une place stratégique dans la région, particulièrement en saison estivale qui connaît un afflux très dense de circulation routière et d’estivants, avec des embouteillages interminables de véhicules dans les deux sens, entre Béjaïa et Sétif.L’autre avantage dont il est surtout question a trait aux possibilités de développement du secteur du tourisme dans cette région par l’exploitation des richesses existantes, telles que les gorges du Chabet El Akra de Kherrata et autres sites naturels environnants, en offrant au visiteur qu’il soit local ou étranger, de bonnes conditions d’accueil en faisant appel aux investisseurs spécialisés dans ce domaine, du fait que les potentialités existent et que la wilaya de Béjaïa est l’une des régions les plus fréquentées et convoitées en matière de tourisme. L’inventaire de ce patrimoine ne s’arrête pas aux gorges de Kherrata, puisque d’autres sites multiples et diversifiés s’offrent aux visiteurs qui constituent le prolongement de ce décor naturel, notamment le lac d’Ighil Emeda de Kherrata, la fontaine “Tababort”, située à l’entrée de la ville, d’une fraîcheur exceptionnelle,qui prend naissance dans le flanc souterrain de la montagne environnante et enfin, la cascade de Kéfrida située en plein forêt de la localité de Aït Idriss, dans la commune de Taskriout, qui attire des centaines de visiteurs par jour en saison estivale. Un ensemble d’atouts qui peut créer une véritable effervescence en matière de tourisme dans cette région, à condition de réunir toutes ces conditions d’accompagnement pour permettre une réelle prise en charge de ce secteur qui en a vraiment besoin. Aussi, le classement des gorges du Chabet El Akra de Kherrata en parc naturel s’avère nécessaire afin de préserver sa faune et sa flore.
Slimane Zidane