Après deux reports successifs, dûs à l’absence de quorum, la session ordinaire de l’APC de Béjaïa s’est réunie hier conformément à l’article 17 du code communal qui stipule que “quand après deux convocations successives l’APC ne s’est pas réunie faute de quorum, la délibération prise après la 3ème convocation est valable quel que soit le nombre des présents”. Les travaux présidés par le P/APC Abdelhafid Bouaoudia ont été houleux, faisant craindre par moments le pire et se sont soldés par le retrait définitif des quatre élus de la liste indépendante “Tafat” de M. Aït Mokhtar.Les élus de “tafat” avancent comme raison nécessaire et suffisante à leur retrait “l’absence de tout débat démocratique au sein de l’assemblée. Ils s’élèvent par la même contre “le pouvoir personnel du P/APC qui ne tient aucunement compte de l’avis de ceux la même qui l’ont amené au perchoir”. Comme prévue du mépris affiché ouvertement par M. A. Bouaoudia, ils avancent “ses absences devenues anecdotiques”. Les escarmouches ont été nombreuses, portant sur des questions de procédure, des points de règlements et sur l’ensemble des griefs retenus contre le P/APC, objet par ailleurs d’une dissidence ouverte de 11 élus sur 23. Les débats violents parfois, soft la plupart du temps, selon qu’il s’agisse de dissidents ou des partisans du statuquo, n’ont néanmoins jamais dépassé le stade de la correction.Et ceux qui tablaient sur une foire d’empoigne en furent pour leurs frais. La tension nettement palpable à l’ouverture de la séance allait decrescendo. Certe, le P/APC a une façon peu orthodoxe de mener les débats, une compréhension toute personnelle de l’exercice de ses fonctions, le tout facilité et balisé par des alliés critiques surtout sur la forme mais juste ce qu’il faut, sans surtout aller à une remise en cause fondamentale des décisions prises sans leur aval.Elus FLN (quatre), ceux d’Echemaâ (trois) dont la tête de liste M. Mouhoubi Alloua a comparé l’assemblée à un “cirque”, ont emboîté le pas à ceux de Tafat. La politique de la chaise vide, pratiquée par l’ensemble des dissidents, en minorité, n’a pas perturbé la poursuite des travaux. C’est ainsi que le principal point inscrit à l’ordre du jour, la situation des commerçants de l’ex-place Ifri, a été examiné. Une décision, c’est le mot, prise par le P/APC, visant à transférer dans un premier temps ces commerçants vers la gare de chemin de fer en attendant les trois mois nécessaires à l’aménagement en PVC de la place Ifri, a été adopté à l’unanimité, après quelques protestations pour la forme.Une session publique donc, qui a pu arriver à son terme, c’est une première, malgré le faux bond de la moitié de l’assemblée et qui s’est singularisée par certaines entorses aux textes et aux bons usages. La facheuse propension du P/APC à répéter à tout bout de champ qu’étant l’élu du peuple (comme les 22 autres élus !), il à toute lattitude de décider unilatéralement, sans avoir besoin de l’aval de personne. Avant de finir tout de même pas rallier la raison et l’avis de sa majorité !Le public, nombreux, a beaucoup ri et s’est amusé comme probablement il n’a jamais eu l’occasion de le faire en pareilles circonstances. Mais est-ce réellement ce à quoi il était en droit de s’attendre ?
Mustapha Ramdani