Le mouhafedh dénie la qualité de militant aux cinq élus FLN

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La mouhafadha de Béjaïa ne se sent nullement concernée par la crise qui secoue l’APC de Béjaïa dans laquelle les commandes ont pourtant échu au FLN qui a raflé cinq des vingt-trois sièges mis en jeu lors de l’élection passée. “Cette question nous dépasse”, répond tout de go M. Hamadou, premier responsable de la mouhafada, interrogé, hier, au téléphone par la Dépêche de Kabylie. Revenant sur les péripéties ayant émaillé la constitution de la liste FLN, où des “candidats” avaient eu la mauvaise surprise de ne pas trouver leurs noms sur les bulletins de vote M. Hamadou ajoute que le dossier de l’APC est “directement géré par la centrale”. Nous sommes en l’occurrence mis sur la touche, notre rôle se limite à la gestion des questions organiques”, se plaint notre interlocuteur. Et d’asséner enfin qu’aucun des cinq élus qui siègent à l’APC sous les couleurs du FLN n’est militant du parti.“Je refuse de m’immiscer dans cette affaire d’autant qu’aucun des cinq élus, P/APC y compris, n’est militant du FLN”, dira mot à mot M. Hamadou.Avant-hier, la crise qui couvait à l’APC de Béjaïa aura pris une plus spectaculaire tournure avec le retrait “définitif” des quatre élus de la liste indépendante “Tafat” qui dénoncent le “pouvoir personnel du P/APC” et l’absence de débat démocratique au sein de l’Assemblée communal. De leur côté, les trois élus indépendants d’Echemaâ ainsi que ceux du FLN dont est issu le P/APC, avaient quitté avec fracas la salle de délibération où se tenait une réunion de l’APC.Une déclaration commune cosignée par les indépendants de Tafat et d’Echemaâ auxquels s’étaient joints les élus FLN égrène au P/APC, Abdelhafid Bouaoudia et qualifie de “dangereuse” la situation qui prévaut à l’APC. Cette déclaration interpelle les “plus hautes instances” du FLN ainsi que les autorités de wilaya sans, néanmoins, formuler de doléance explicite.Dans ce cafouillis, le RCD et le FFS demeurent étrangement indifférents. Les élus dissidents les accusent de chercher le “pourrissement” pour cueillir l’APC sur un plateau d’argent à la prochaine élection.Milliardaire, ayant bâti sa fortune sur l’importation de produits carnés, Abdelhafid Bouaoudia a été bombardé tête de liste FLN lors des élections passées non sans provoquer quelques grincements de dents dans les rangs de l’ex-parti unique. Auteur de plusieurs actions caritatives, il se présente -le slogan barre ostensiblement tous ses portraits- comme “le père des petites bourses”. Son mariage avec le FLN se révèle vite un fiasco. Il est lâché y compris par ses quatre co-élus dont son directeur de cabinet pendant que lui affirme ne devoir son poste qu’à la volonté des électeurs avec lesquels il entretient un rapport quas imessianique. Ses portraits tapissent les murs de la mairie au grand dam de ses détracteurs qui y voient un avatar anecdotique de sa gestion peu orthodoxe de la municipalité.

M. B.

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