l L’Etablissement Arts et Culture, a célébré l’après-midi du 3 juillet 2006, à la salle Ibn-Khaldoun, sa fête de fin d’année. » Une année de dur labeur « , affirme M. Touati, directeur du Conservatoire d’Alger.La cérémonie inclut la remise des diplômes aux quatre-vingt-deux lauréats dans différentes disciplines (musique, théâtre…), mais aussi la production sur scène de plusieurs d’entre eux, en solo ou en orchestre (groupe). Sous cette dernière forme, le passage de l’orchestre de musique classique algérienne (andalou), et celui du Chaâbi, tous deux composés de professeurs et leurs élèves furent un succès ainsi que le passage du groupe de danse classique de l’annexe d’El-Harrach, occupée pourtant par les sinistrés depuis le dernier tremblement de terre qui a frappé la région de Boumerdès, en dépit de cela la troupe a remporté un triomphe.Rappelons seulement que les lauréats, sont les adhérents des trente-neuf structures (conservatoires, associations culturelles, théâtres…) réparties à l’échelle de la wilaya d’Alger. Ils y sont formés par cent cinquante-cinq (155) professeurs, appliquant des méthodes universelles, sous la tutelle de l’Etablissement Arts et Culture.
De brillants jeunes talentsDe jeunes talents ont été révélés au cours de cette manifestation, dont deux frères descendants de » La tribu des artistes » d’Azeffoun (puisqu’ils en sont originaires), Arezki Bouzid et Ahmed, saxophoniste pour le premier et violoniste pour le second. Bouzid, âgé à peine de quinze ans, a obtenu le premier accessit pour son jeu d’une sonate en fa mineur, et déclare être » …honoré par cette initiative qui permet aux jeunes musiciens d’évoluer et de progresser « . Quant à Ahmed, la deuxième médaille lui est revenue pour Thaïs méditations de Massenet. S’est joint à eux le violoncelliste Mahdi Baba Ameur, avec la première médaille pour un concerto de Prival. Tous les trois étaient accompagnés au piano par la professeur d’origine russe, madame Abed Helena. Aucun mélomane ne peut échapper au charme du jeu magique de la jeune pianiste Toumi Amira, âgée à peine de 16 ans dont 7 déjà passés au conservatoire d’El Biar, et qui a interprété la Suite espagnole d’Issak Albérniz, décrochant ainsi la première médaille. Elle nous confie avec timidité n’être « pas trop satisfaite de mon travail, mais le fait de me produire devant un pareil public, m’aide à surmonter le trac… ». En tous cas, les applaudissements que le public lui a prodigués, étaient dignes d’un maestro !
Le chaâbi se fait classique L’orchestre chaâbi qui a présenté en l’occurrence une qsida du répertoire classique de ce genre musical, était lui aussi composé d’élèves et de professeurs. Cet effectif se veut ankaoui –conservateur- sous la coordination de Omar Boudjemia qui refuse toute intrusion dans cet art, il dira : « Jusqu’aux 30 siècles à venir, on ne pourra pas épuiser notre patrimoine musical »
Le théâtre à l’honneurLe théâtre algérien a eu lui aussi sa part de lumière avec Redouane Merabet, qui détient le premier prix pour son mémoire de fin de formation, après dix ans de sacrifices. M. Touati lui-même a exprimé son admiration à l’égard de cet artiste » lors de sa présentation de Caligula, il a joué son rôle avec splendeur… « Le directeur du Conservatoire d’Alger ajoute que cette initiative vise à mieux former les jeunes en matière d’art, et leur enseigner leur culture originelle, profondément algérienne : « C’est de cette façon que nous combattons la médiocrité qui ronge notre culture ainsi que le déracinement culturel ».
Mohamed Mahiout
