Lors de la commémoration du 44e anniversaire de l’Indépendance à Tigzirt,hier, l’on a rendu hommage et l’on a attribué des cadeaux honorifiques aux moudjahidine doyens de la région. En plus de Outafout Mohamed, âgé de 92 ans, l’on compte la moudjahida Fatma Kara née Berrani dite “Tabelkhirt”, qui a fêté ses 100 ans au mois de janvier dernier. “Au dernier yennayer (janvier), j’ai eu 100 ans”, nous a-t-elle dit, à travers un kabyle authentique. La combattante a milité et lutté dans les maquis de la région. Elle a été plusieurs fois arrêtée, emprisonnée et torturée dans les prisons de Tigzirt et de Tizi Ouzou, Blida…“On m’a torturée avec l’électricité”, nous raconte-t-elle. “Je me souviens de l’arrivée des 4 premiers Français à Tigzirt”, raconte cette moudjahida de 100 ans, et de continuer : “Beaucoup d’entre nous sont morts au combat, mais des générations nouvelles naissent et sont prêtes à prendre le flambeau”. C’est en ces termes que nous pouvons traduire les termes rimés et pleins de sens de cette vieille combattante, originaire du village Aït Saïd de Mizrana et qui habite actuellement la ville de Tigzirt. Lors de sa présence, elle ne cessait de lancer des prières et des bonnes paroles pour que l’Algérie s’épanouisse et retrouve la stabilité et le développement. Elle a récité plusieurs beaux poèmes chantés durant la guerre, à la gloire des combattants de l’Algérie indépendante. Mais la chose la plus belle est que cette vieille faisait partie de la première APC de Tigzirt, sous l’ère de l’Algérie indépendante. “J’ai gagné au vote. On m’a désignée maire, mais par la suite, on m’a écarté en compagnie de Ama Messaoud”, raconte-t-elle. Pour les nouvelles générations : “Je leur souhaite de vivre dans la paix, le développement et le bonheur. Je leur demanderai de poursuivre notre combat, rester unis et solidaires autour de l’Algérie”. Longue vie pour la moudjahida.
Mourad Hammami