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270 travailleurs compressés revendiquent réintégration et indemnisation

Une centaine de licenciés possédant des décisions finales de justice ont afflué à la Maison du peuple, tous déterminés à se faire entendre. Les uns et les autres portaient des banderoles sur lesquelles ils ont exprimé leur colère et leur désarroi. Des slogans du style « le ministère du Travail et de la Solidarité nationale est devenu un ministère de la hogra », « 08 ans de Hogra et de marginalisation, barakate !!! » …etc. Les protestants, faut –il le rappeler, sont venus pour revendiquer leur réintégration et leur dédommagement, et réclamer leurs droits législatifs et conventionnels tant bafoués. Selon le premier intervenant, M. Amar Bel Akhedar, chef de service personnel à l’ETUSA, le problème des travailleurs compressés qui remonte au 30 septembre 1998, se pose sur deux volets, celui de l’indemnité qui s’inscrit en vertu du décret 94/09 et 94/11, « l’article 22 prévoit l’indemnisation des compressés deux mois après leur compression, mais ce n’était pas le cas pour nous. Car nous sommes plus de 269 travailleurs licenciés sans indemnisation et sans même une moindre protection sociale et ce depuis 8 ans ». Le deuxième volet est celui relatif à une éventuelle réintégration car, selon l’interlocuteur, depuis leur radiation l’entreprise a recruté plus de 400 agents et cadres. S’ajoute à cela « la trahison totale » du syndicat qui, au lieu de défendre les intérêts moraux et matériels des travailleurs, ils ont préféré cautionner, accompagner et appliquer les instructions des réponsables qui, sont entrain de préparer la privatisation de l’entreprise, ajoutera t-il. Avant de rappeler que l’article 97 de la loi 90/11, stipule que les représentants syndicaux ne peuvent pas être des cadres et responsables en même temps.M. Mohamed Kharoubi, ancien membre de l’organique de l’entreprise, a interpellé à travers son intervention le secrétaire général de l’UGTA et le président de la République afin de trouver des solutions fiables à leurs revendications les plus légitimes qui consistent en leur indemnisation et leur réintégration. Car, selon lui « c’est injuste d’être radié et privé du salaire après avoir dénoncer la mauvaise gestion et le détournement de biens publics ». Allant plus loin, il a dénoncé vigoureusement les pratiques et politique de marginalisation, de mépris et d’arrogance que les travailleurs compressés de l’ETUSA subissaient, d’autant plus que les portes du dialogue demeurent toujours fermées. Car selon les articles de la loi, c’est la Caisse nationale d’assurance Chômage (CNAC) qui couvre les indemnités des travailleurs compressés, terminera-t-il. Par ailleurs, les travailleurs de l’ETUSA menacent de mener un mouvement de grève dans le cas où leurs revendications ne seraient pas prises en charge.

Ziyad Demouche

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