Les citoyens d’Ouzellaguen habitant près de la vallée de la Soummam ont vécu dans l’après-midi de lundi dernier au rythme de nimbus de fumée, de bruines d’escarbilles et de volutes de flammèches. Plusieurs heures d’épouvante à livrer batailler aux flammes et tenter de limiter l’ampleur du sinistre qui, semble-t-il, a pris dans le lit majeur de l’Oued Soummam, pour ensuite se propager de proche en proche et dévorer de vastes parcours boisés. Sous l’impulsion du vent le feu a ravagé plusieurs hectares d’essences forestières, de buissons, de broussailles avant de s’inviter dans les vergers alentours. Des oliviers, des néfliers, des caroubiers ont été calcinés sous l’œil impuissant de leurs propriétaires. L’incendie, laisse-t-on entendre, a pour origine le feu d’incinération d’une décharge publique sauvage située à la lisière de la forêt.Le comble de l’ineptie a posteriori. Car c’est profaner l’environnement que de déposer des immondices dans une forêt vierge, et tenter de les éliminer par le feu c’est faire preuve d’une affligeante légèreté.Qui plus est, en période de canicule et de conditions hygrométriques propices aux départs du feu. Pendant que la vallée de la Soummam se consumait, un autre incendie ravageait les hauteurs d’Ouzellaguen. Les incendies de ce début de l’été sont trop simultanés pour ne pas incriminer l’action entropique. Si ce n’est pas de la pyromanie, ça y ressemble.
N. M.
