Faire la fête c’est bien, déranger les autres c’est mal

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C’est l’été, la saison des vacances et des fêtes par excellence, des youyous et des klaxons de joie fusent de partout, à toutes heures tous les jours de la semaine. La musique à forts décibels pollue l’atmosphère. Cela ne fait pas si longtemps, les noces, autres fêtes et cérémonies de circoncision ou de fiançailles étaient célébrées uniquement les week-ends et surtout avec plus d’égard envers les autres, le voisinage et toute la société en général. Mais tout cela se conjugue maintenant au passé car pour ceux qui font la fête le reste du monde n’existe pas. On ne fait guère attention aux riverains, aux bébés et aux malades qu’on peut éventuellement incommoder en augmentant plus qu’il ne le faut le volume de la sono, à des heures tardives de la nuit. Effectivement toutes ces belles habitudes, de respect et de bienséance ont fini par disparaître, laissant place à un individualisme cruel et à des bêtises que seul l’homme est capable de commettre. Ces nouveaux usages en pratique depuis que la salle des fêtes a fait son entrée dans les mœurs des Algériens, ont tout chamboulé et en l’espace de peu d’années rien n’est plus comme avant. A présent tous les jours de la semaine font office de week-end et rien n’empêche d’attendre le repos hebdomadaire pour célébrer la fête en présence de tous les gens conviés à la cérémonie. Il y a bien évidemment, la réservation de la salle devant abriter la fête à prendre en ligne de compte et ce n’est guère les mariés ou leurs familles respectives qui fixent la date du mariage mais c’est plutôt le propriétaire des lieux qui décide finalement pour tout le monde. Dans les villes et les localités de l’intérieur du pays, le phénomène est moins grave car il n’est pas aussi répandu que dans les grands centres urbains. D’abord il n’y pas tellement de salles destinées à ce genre de festivités et les familles possèdent généralement suffisamment d’espace pour organiser les cérémonies chez elles. C’est généralement sur les terrasses des bâtisses que tout se joue. Car c’est là que la zorna ou le disc-jokey élisent place dès le début de la soirée. En plus, les gens issus majoritairement d’un milieu rural ne sont pas tellement branchés sur l’option “salle des fêtes” qui symbolise tout de même une certaine modernité. En ce qui concerne ces salles de cérémonies, dans la ville de Bouira leur nombre se compte sur les doigts et cela fait que durant la période estivale, il n’est pas toujours aisé de décrocher le rendez-vous voulu. Les familles désireuses de célébrer un heureux événement sont contraintes de changer de quartiers ou de décaler la date de la cérémonie en fonction de l’agenda du locateur. Mais quand bien même ces lieux de cérémonie sont différents du point de vue architectural et conditions d’accueil, il n’en demeure pas moins qu’ils se ressemblent tous durant le déroulement des festivités. Le vacarme y est omniprésent, avec les désagréments et les inconvénients causés au voisinage, notamment que les salles situées dans des quartiers résidentiels sont innombrables. La fête et les réjouissances obligent, on ne fait plus attention aux autres afin de ne pas incommoder les voisins ou le reste du quartier. La musique est diffusée sans retenue, sans discontinuité et jusqu’au petit jour. Pendant les week-ends, lorsque toutes les terrasses grondent à “fond la caisse” c’est toute la ville qui est appelée à faire la fête et veiller jusqu’au matin. Pourtant il y a des lois à respecter et un règlement à faire respecter par les instances, qui ont la charge de réguler ce genre de manifestations. Comme certains ont droit à la fête, d’autres ont certainement droit au sommeil et à la paix durant la nuit. l’anarchie qui règne durant la célébration des festivités et la nuisance sonore qui en découle méritent d’être considérées comme des délits contre la société de la part des autorités publiques et judiciaires.

Anis. S

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