l Autodidacte ouvrier agricole, enfant des monts d’At Yemel, Abdelkader, vouant un amour indéfectible à l’art dès sa prime enfance, un don qui l’a orienté vers la poésie puis vers la chanson fouine dans les ruines du temps pour éveiller les consciences endormies, dénichant dans le sentiment absurde de l’homme des phrases familières et des référents d’une jeunesse happée de luttes intestines. Il dénonce les criardes zizanies ayant miné le sens des réalités quotidiennes dont l’unique salut est l’espoir. Sa carrière poétique relate les prouesses de divulgations lyriques des complexités de son quotidien sceptique décryptant son fardeau de passé, son malmené présent trahi et l’“entrevoie” de l’avenir. Attaché plus que jamais à son amie d’enfance, Abdelkader dira : «Quand ma guitare parle, elle apaise mon cœur, soulage mes souffrances et me permet de trouver un repos momentané dans un sommeil de rêves que je ne verrai certainement pas naître». Fils d’At braham, ayant déjà une renommé ancienne dans des fêtes, des festivals et des galas artistiques où il a bercé sa génération en interprétant en “bonne et due forme” leurs folies dans de magnifiques vers emballés dans le folklorique traditionnel typiquement kabyle dans un langage destiné plutôt aux auditeurs qui veulent plutôt écouter qu’entendre. «Des aléas m’ont empêché de mettre sur le marché mes productions ; mon répertoire, je l’ai en mémoire depuis mon très jeune âge mais comme je l’ai dit dans mon dernier album intitulé Dunitiw, la vie est ingrate. Maintenant que j’arrive à défaire légèrement le nœud étouffant du ghetto, je suis sur un nouvel album que je prendrai soin de préparer avec énormément de passion et surtout de cœur», explique notre poète chanteur. Dans son dernier album au rythme folklorique kabyle, l’agriculteur nous raconte sa vie pétrie dans l’amertume et la douleur confisquées au profit de la lourde tristesse, démon de la désillusion et la déperdition de valeurs. Les six chansons traduisent aussi ses émotions dans idurar la soumam – Jeddi- Rjigh azhar où s’entrelacent les années d’or.
N. Yakouben
