Il n’est plus à présenter, le poète kabyle Ahcène Mariche, qui a déjà beaucoup fait parler de lui. En plus de l’arabe et du français, sa poésie est traduite en six autre langues et émise sur pas moins de vingt sites internet.C’est énorme quand même, avouons-le. Et ce n’est pas tout, un de ses poèmes Sisn Valentin, en l’occurrence consacré comme l’indique son titre à Saint-Valentin, est publié dans la célèbre anthologie “To Toposs”, une publication de l’université de l’Oregon States aux USA.Ce même poème composé, signalons-le, de quarante-huit vers où il rend hommage aux célèbres couples d’amoureux : Antar et Abla, Qaïs et Leïla, Roméo et Juliette…. a été édité sur une carte de vœux spécial Saint-Valentin dans un ouvrage unique, un chef-d’œuvre qui l’a fait, en tous cas connaître du grand public, son imagination ne va pas s’arrêter là, Ahcène Mariche a eu en effet l’ingénieuse idée de mettre sa poésie sous forme de tableaux dessinés avec de la peinture sur soie.Mariche que nous avons rencontré il y a quelques jours dans son village Tala Toulmuts (Tizi Rached) se rappelle qu’il a écrit son premier poème à l’âge de 17 ans (en 1984). Actuellement il a édité deux recueils et dit avoir encore pas moins de 300 poèmes inédits. Pour lui, en fait la poésie est un don. Sa formation professionnelle a fait le reste. “Je n’aime pas copier, je crois que j’ai un style d’écriture qui m’est tout à fait propre”, nous a-t-il dit. Il est vrai en effet qu’Ahcène Mariche qui est, rappelons-le, professeur de physique au secondaire, ne se contente pas de décrire les choses dans ses écrits en somme, il a beaucoup plus tendance à porter des analyses scientifiques sur les différents thèmes qu’il traite. En outre et comme tout bon poète, Ahcène aime le calme. “Je m’inspire de la nuit”, a-t-il affirmé. D’où est “inspiré” selon lui, le titre donné à son premier recueil Id yukin (Les nuits volubiles) publié, rappelons-le, en 2005. “Il y a des nuits comme ça, le calme aidant, au lieu du sommeil, c’est cette inspiration qui me vient, je me déchaîne alors jusqu’à passer des nuits blanches à écrire et composer mes vers”, explique-t-il en effet.Premier essai réussi, peut-on dire, quoi que cela est loin d’être l’objectif d’Ahcène Mariche, son vœu étant de porter haut la poésie kabyle, pas moins de 1 000 exemplaires ont été vendus de Id yukin en l’espace d’une année, pas du tout surprenant pour un ouvrage, où l’auteur traite avec l’analyse du scientifique et le regard d’un artiste, des sujets variés de la société tels que la paix, la vérité, la femme, l’amour pour ne citer que ceux-là. Avec la même approche et un style qui lui est devenu propre, Ahcène Mariche nous amène à lire et à découvrir ses mémoires et confidences et nous fait revisiter le bon vieux temps, en mettant l’accent sur la société et l’univers culturel berbère, dans un autre recueil édité dernièrement intitulé jalousement Taeezzult Iw (confidences et mémoires). Pourquoi Taeezzult Iw ? lui avonsnous demandé. “Ce mot désigne tout ce qui nous est très cher, ce qu’on garde jalousement pour nous-même, pour moi Taeezzult Iw, ce sont nos mémoires”, a-t-il expliqué.
M. O. Ben Mokhtar
