“Nous avons perdu les trottoirs, depuis longtemps. Résignés, nous ne nous offusquons plus d’être obligés d’enjamber divers matériaux ou objets exposés sur ces espaces, devenus privés, par la force des choses. Nous sommes habitués à déborder sur la chaussée à chaque fois que nous croisons quelqu’un puisque, ce qui reste des trottoirs ne permet le passage que d’une seule personne à la fois (un client potentiel du magasin d’à côté)”. Telle est, résumée, la situation des piétons à Ain El Hammam. Ils sont agressés, quotidiennement par toutes sortes d’objets et ustensiles suspendus, devant les boutiques et qui manquent de les assommer au moindre instant d’inattention. Dès le matin, les vendeurs “aèrent” leurs magasins, en mettant dehors, qui des caisses de fruits et légumes, qui des journaux, ou encore des chaussures, des robes ou d’autres objets plus ou moins encombrants.Il nous est de plus en plus difficile d’accepter cette situation. Les trottoirs leur sont acquis et nul ne semble le leur contester. Ils semblent faire partie de l’extension des boutiques. Maintenant, certains commerçants vont plus loin, en prolongeant leurs magasins jusque sur la chaussée obligeant les piétons à la disputer aux automobilistes lesquels, non plus, ne sont pas mieux lotis, puisqu’ils sont contraints et forcés de faire attention pour éviter d’emboutir les dizaines de personnes qui slaloment entre les voitures. Si durant certains jours de la semaine, on arrive à circuler, relativement, grâce à la compréhension des automobilistes qui nous cèdent le passage, les jours du marché qui se tient en plein centre-ville, personne ne peut rien pour personne. Ces jours-ci, le mardi surtout, sont réputés, pour le nombre de personnes et de véhicules qu’ils drainent vers l’ex-Michelet (A.E.H). Il reste tout juste suffisamment de place pour le passage d’un véhicule, à vitesse réduite. Les piétons font la queue et guettent le moment opportun pour se frayer un passage. La ville ne leur appartient plus et après avoir perdu leurs trottoirs, ne voilà-t-il pas qu’on les chasse de la chaussée ? Et ne vous avisez pas de faire une réflexion, même si vous estimez être dans votre bon droit, sinon…
Nacer B.
