Le retard accusé dans une très grande partie de cette autoroute, traversant la wilaya de Bouira sur une distance de 101 km a été le point noir relevé par le ministre. D’une part, le premier responsable du portefeuille des Travaux publics a considéré que l’actuelle conception de cette voie de grande envergure est plus « voie express » qu’autoroute à partir du moment qu’elle est faite de deux voies, c’est-à-dire deux voies à droite (aller) et deux à gauche (retour). Ce qui n’est pas conforme aux normes internationales concernant les autoroutes qui doivent être pourvues de deux fois trois voies. D’ailleurs, il instruira les responsables de cette réalisation sur la mise à niveau de manière à répondre à ce type de route sur le plan international.En outre, ni les viaducs, ni les tunnels, ne semblent connaître une avancée de sorte à être achevés dans les délais. Si, selon les chargés de cette réalisation, les deux viaducs (180.1 et 182.1) sont achevés, les travaux concernant le viaduc (185.1), reliant Djebahia et Aïn Turk, d’une longueur de 740 mètres, ne sont qu’à 65% de leur avancement.Idem pour les deux tunnels de Djebahia (1,2 km et 1,1 km). Le taux d’avancement des travaux n’est que de 55% pour l’un et beaucoup moins pour l’autre. A ce sujet, le ministre a non seulement exigé à ce que les délais soient respectés mais aussi ordonné à ce que les meilleures conditions possibles de sécurité soient présentes pour les futurs usagers. Parmi ces conditions, on relèvera les moyens d’évacuation des eaux, les galeries de secours, tous les 200 mètres et des piquets téléphoniques, les moyens de lutte contre les incendies, la ventilation, l’éclairage, l’alarme et la surveillance. « L’exemple du tunnel du Mont Blanc est une raison suffisante pour que nous prenions nos dispositions », dira le ministre à ce sujet.Un peu plus loin, du côté d’Al Adjiba, Est de la wilaya, le constat est le même et l’ire du ministre est allée crescendo. Un tronçon de 26 km connaît lui aussi un retard considérable. Pourtant, à en juger par l’espace qu’il traverse, une plaine, rien ne devrait ralentir les travaux. M. Amar Ghoul n’est pas allé avec le dos de la cuillère par des menaces à peine voilées. « Ce retard est inadmissible ! dira-t-il sans ambages. A partir d’aujourd’hui, le délai de réalisation est pour octobre 2005. S’il y aura un jour de plus l’entreprise paiera et s’il y aura une semaine de retard, je mettrai fin au contrat ».Enfin concernant l’expropriation, le ministre n’ira pas non plus par mille chemins. « Les propriétaires terriens qui ont été indemnisés et qui n’ont pas quitté leurs terres doivent le faire dans les plus brefs délais par tous les moyens, y compris par la force », précisera-t-il.Là, bien sûr, le problème concerne non seulement les petits propriétaires mais aussi de gros calibre, comme celui qui détient la sablière à proximité de Kadiria. Celui-ci croit-on savoir, refuserait de se soumettre à la loi.
B. Mechoub
