Comme tout nouveau chanteur qui vient s’ajouter à la scène artistique kabyle déjà bien garnie, Mouh-Saïd Aguenache a dû effectuer le parcours du combattant pour éditer son premier album. Composé de six chansons, “Lehenana”, le titre de cette compilation fut pourtant fin prêt, selon son auteur, il y a plusieurs années. Mais pour une question de moyens, Mouh-Saïd a dû attendre le printemps 2006 pour voir enfin son produit sur le marché. Un rêve qui se réalise. Pour lui, l’accueil réservé à sa première K7 est relégué au second plan.“Lehenana” aurait pu pourtant faire un tabac, comme on dit. Mais l’artiste, méconnu, ou peu connu du grand public, malgré plusieurs passages à l’émission “Ighenain u lekka” de Medjehed Hamid, l’enfant d’El-Guendoul (Freha) doit se contenter d’une réussite de débutant. “Il est difficile aujourd’hui de se faire un nom dans la chanson. Au moins dans le passé, il y’avait les fêtes et les galas qui permettaient de faire connaître un chanteur, ce n’est plus le cas maintenant où le disc-jockey a remplacé l’artiste” nous fait remarquer un de ses amis.Doucement mais sûrement, avec “Lehenana”, Mouh-Saïd a déjà conquis le cœur des Aït-Djennad et de tous ceux qui ont eu l’occasion d’écouter une de ses c chansons. Il suffit, en effet, de l’entendre une fois chanter pour s’attacher à sa chaude et belle voix. Une voix utilisée à bon escient en interprétant des thèmes d’amour et ses chagrins, en chantant la tendresse de la mère, “Lehenana” et autres choses de la vie dans un style un peu proche de l’oriental, son idole dit-il, bien qu’il aime écouter toutes les musiques, n’est autre que le grand Cherif Kheddam. A 33 ans, on peut dire que Mouh-Saïd est encore jeune pour apporter son grain de sel à la chanson kabyle. En tout cas, il est promis à un avenir radieux, déjà qu’il a préparé un autre album qu’il éditera incessamment car, rien n’est plus difficile, le premier pas étant déjà franchi. Un album a-t-il dit, cent pour cent “mien”. En fait, Mouh-Saïd a aussi cette particularité de composer ses chansons (paroles et musiques) lui-même, “sur les six titres qui composent mon premier album, seule la chanson “talwit” (la paix) est écrite par mon ami Idir Slimani, les autres je les ai composées moi-même”, nous a-t-il appris.En somme, Mouh-Saïd Aguenache est un nom absolument à retenir.
M. O. Ben Mokhtar