Le gouvernement veut éliminer les derniers symboles du franquisme

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Le gouvernement socialiste espagnol veut éliminer les derniers symboles franquistes dans les églises et les rues espagnoles, mais hésite encore sur le contenu d’un projet de loi controversé dit de Mémoire Historique traitant de cette question.Selon le quotidien El Pais de lundi, l’exécutif espagnol envisage de « recommander » aux églises et municipalités de retirer les multiples signes, plaques, noms de rues, monuments ou statues qui rendent encore hommage en Espagne au régime dictatorial de Francisco Franco (1939-1975).Il s’agit notamment de demander aux autorités ecclésiastiques le retrait des listes à la gloire de ceux qui sont tombés « pour Dieu et pour l’Espagne » — c’est-à-dire les victimes nationalistes de la guerre civile (1936-39) — qui ornent les façades de nombreuses églises espagnoles.Cette recommandation, qui n’aurait pas un caractère obligatoire, est un des articles du projet de loi sur la Mémoire Historique que le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero a prévu de présenter vendredi et qui suscite la polémique à gauche comme à droite. Le projet, qui vise notamment à réhabiliter les victimes républicaines de la guerre civile et du franquisme, est rejeté par le Parti Populaire d’opposition (PP-droite), qui y voit une volonté de la gauche au pouvoir de réveiller les « fantômes du passé » et diviser à nouveau l’Espagne.Il est également critiqué par les partis de gauche alliés du parti socialiste (PSOE), selon lesquels le projet ne va pas assez loin et ne prévoit pas notamment une annulation des procès « injustes » qui ont condamné à mort des dizaines de milliers de sympathisants de gauche après la guerre.Devant ces levers de boucliers, M. Zapatero hésite et pourrait reporter à la rentrée la présentation du projet, selon El Pais, quotidien proche des milieux gouvernementaux.Interrogé à ce sujet lundi, un porte-parole du gouvernement a toutefois indiqué à l’AFP que la présentation du texte était « en principe » toujours prévue vendredi.

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