L’opération “Blanche Algérie” à Draâ El Mizan est à son troisième mois. Lancées le 17 mai dernier, les actions retenues ont si bien avancé que plusieurs places ont été nettoyées. Cependant, dans l’une de nos virées sur le terrain, aussi bien les tâcherons qui, rappelons le, sont des jeunes chômeurs à qui ont été confiées ces opération, que les travailleurs commencent déjà à s’inquiéter. Du côté des tâcherons, c’est le désarroi. “Deux mois après le lancement des travaux, l’enveloppe financière promise n’a pas été versée à notre compte si bien que nous faisons face à deux problèmes essentiels”, nous a déclaré, l’un des quatre artisans. Et d’expliquer : “On n’a pas de fonds pour verser les salaires et puis il faudrait aussi régler les cotisations auprès de la CNAS. Avec quoi ?” Les tâcherons ont peur de verser aussi les pénalités de retard. D’ailleurs, profitant de notre passage, ils ont saisi l’occasion pour interpeller le wali afin de plaider leur cause auprés des responsables de la CNAS. “Pour deux mois, nous devons verser au moins huit millions de centimes en terme d’assurances”, a ajouté un autre tâcheron.Les petits “entrepreneurs”, s’il convient de les désigner ainsi, jugent cette première expérience de réussite tout en appelant le ministère de la Solidarité nationale à leur renvoyer la perche en versant le coût de ces projets afin qu’ils puissent s’engager pour d’autres opération similaires.Quant aux travailleurs, au nombre de quarante ils font face, eux aussi, à des désagréments au quotidien. “Chaque jour, il faudra dépenser de l’argent pour le transport et la restauration”.Il ne faut pas aussi oublier que nous avons des enfants.“Nous nous joignons aux tâcherons pour lancer ce cri de détresse”, telle est l’intervention de l’un d’eux. Au demeurant, créer des emplois même temporaires, c’est bien, mais régler toutes les procédures qui s’y rapportent, c’est encore mieux.
Amar Ouramdane