Se prendre pour son propre toubib est devenu de nos jours une pratique courante dans cette localité de Souk El Tenine. En effet, ce phénomène en vogue depuis particulièrement quelques années ne cesse d’être décrié par la famille médicale, médecins entre autres. Si jadis, le malade se contentait tout juste de se “prescrire” du paracétamol, de l’aspirine ou du voltarène, aujourd’hui l’on se permet même, s’il vous plaît de vous conseiller tel ou tel antibiotique. Et là tout le monde pourrait effectuer une petite expérience en s’attablant, par exemple, dans un café populaire et annoncer à haute voix qu’on aurait une angine. Et les suggestions ne manqueraient sans doute pas à affluer en vous conseillant diverses prescriptions médicales modernes et traditionnelles. Heureusement que, dans la foulée, la quasi-totalité des pharmaciens refusent de “jouer” le jeu dans la vente de médicaments sans ordonnance médicale exceptés les quelques vulgaires tels que le paracétamol, aspégic et autres…Aussi, il est à souligner que parmi les adeptes de l’automédication, nous retrouvons ceux qui rechignent à dépenser les 300, 400 ou 600 DA de la consultation médicale. Ce sont ceux là qui prient les médecins du secteur public de leur octroyer des ordonnances pour se faire rembourser auprès de la sécurité sociale. D’autres, ceux qui ne sont pas assurés socialement, trouvent cette “parade” plus économique en espionnant d’autres ordonnances chez le voisin pour des cas de maladies similaires telles les grippes, angines et autres épidémies.C’est dire enfin que seule une prise de conscience collective qui résulterait d’une campagne médiatique contre l’automédication et le charlatanisme, pourrait éradiquer cette pratique dangereuse à la santé publique.
Idir Lounès
