Zerda et pèlerinage à Agouni Oukarouch

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l Agouni Oukharouch est l’un des hameaux qui constituent le grand village de Tagmount Ledjedid dépendant de la commune des Ouadhias. Durant les journées de jeudi et vendredi, la petite zaouia située à proximité de la CW100 menant vers Beni Douala a célébré son rituel habituel qu’on appelle communément “zerda”. Selon un membre de la famille Aït Ifrik auquel on accorde le mérite de veiller continuellement à la préservation du mausolée érigé à la mémoire d’un saint vénéré venu de Cheurfa (Tizi N’tleta) et qui fut enterré dans ce lieux de pèlerinage, “cette zerda rassemble les adeptes de la “tariqua Amarya” qu’on retrouve du côté de Tassaft Ouguamoune, d’Aït Yenni et d’Aït Ouacifs”, ce rituel célébré durant l’été succède, faut-il le signaler, à celui du printemps où 11 hameaux de Taghounit Ledjedid préparent le “N’wal” pour solliciter la pluie en cas de sécheresse.Ainsi, ce haut lieu de vénération a été, en l’espace de 2 jours, une destination pour de nombreuses personnes venues se recueillir sur la tombe du marabout inconnu et en même temps apporter des offrandes sans lesquelles le rituel ne pouvait pas perdurer.Justement grâce à la générosité des visiteurs, un bœuf a été immolé la veille en plus de deux moutons sacrifiés au moment de l’arrivée du “Sendjak”, un étendard de couleur verte ramené de Tassaft Ouguamoune par d’autres adeptes de ce genre de rituel.Durant toute la nuit, sous le rythme du “bendir” et des psalmodies à connotation religieuse faisant des louanges au prophète, les visiteurs ont vécu des moments de mysticisme, en regardant un type de danse appelé “Adjedab” qu’on considère comme une thérapie pour certaines formes de maladies.Au deuxième jour, à côté d’un chêne se trouvant à l’entrée du mausolée, les pèlerins qui ne cessaient de déferler toute une journée sur les lieux, avaient droit de prendre collectivement du couscous garni de morceaux de viande avant la clôture de la zerda. Celle-ci s’est faite au milieu de la journée après l’enlèvement du “Sendjak” placé sur un minaret du mausolée, une manière de signifier aux nombreux pèlerins que le rituel a pris fin tout en donnant un nouveau rendez-vous pour le printemps prochain.

M. Haddadi

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