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Les prédateurs sévissent toujours

L’infamie, l’intrigue, les coups bas continuent de plus belle pour le contrôle de Yemma Gouraya. Celle, prête à tout pour continuer à se servir en solo de la manne qui se dresse chaque jour sur le mausolée, là-haut, perché sur la montagne, dénouée dans ces mêmes colonnes, est arrivée à ses fins par l’obtention d’un document qui, en vérité, ne lui confère aucun pouvoir, ni aucun droit de regard sur le dernier du culte, l’alfa et l’oméga de toutes ses gesticulations. Il s’agit en fait d’une simple autorisation d’entretien du fort, sans contrepartie, puisque la relation est régie par un strict bénévolat, délivrée par le P/APC que la Dame H.L transforme au gré de ses humeurs et de son inspiration en document l’intronisant reine des lieux, avec droit “d’usus, fructus et abusus”, signé aujourd’hui par trois personnalités locales et le lendemain par un gros bonnet d’Alger. Pour un peu, elle lorgnerait du côté d’El Mouradia… C’est cette même personne qui, à coup de marteau a cassé une dalle, fait constaté par le PNG et la gendarmerie pour justifier à priori sa requête. Un geste qui, sous d’autres cieux est passible de lourdes peines… L’autorisation leur a été accordée contre l’avis du directeur du PNG, sur le territoire duquel est érigé le mausolée, sollicité pour donner son avis. M. Mahmoudi, du PNG, a justifié concrètement son refus, rappelant plusieurs faits authentiques portant préjudice au fort comme l’utilisation de matériaux modernes, la brique rouge, par l’association “Protection du patrimoine de la commune de Béjaïa”, une organisation qui s’est arrogée le droit exclusif de régner sur ce que Béjaïa compte comme vestiges historiques mais qui, en réalité, ne se préoccupe que de Yemma Gouraya. Le motif étant clairement établi : le lieu, reflet d’une spiritualité séculaire, rapporte un max ! Cette même association a cru bon d’apposer sur les murs un écriteau appelant la population à se montrer plus généreuse et de privilégier les grosses coupures aux plus modestes, sous prétexte de restaurer le fort. Devenu lieu de rapine et de prédation, les marchands du temple, ceux de l’association, assurés d’une impunité totale, vendent tout et rien, sans autorisation ni registre de commerce : de l’appareil photo jetable aux promesses de guérison, de l’eau minérale à la fertilité retrouvée après sept visites et des abolies conséquentes. Les relations entre l’auto-proclamée prêtresse des lieux et l’association apaisent des contours flous, incertains. Il semble qu’une trêve précédée d’un partage du territoire soit à l’origine de l’entente cordiale qui règne entre les deux protagonistes. La protection du patrimoine et l’entretien des lieux revêtent pour les deux parties la même forme : faire main-basse sur tout ce que les pèlerins, dans leurs tentatives d’élevation vers les cimes de la spiritualité, celle des justes et des bienheureux déversent en nature et espèces. Cette manne dont les gueux de la cité, et ils sont nombreux, réclament les miettes, engraissent quelques personnes, dont notre fameuse et libidineuse mégère préposée à l’entretien et qui, usant d’un culot proportionnel à sa masse corporelle, oblige les autres, tous pauvres hères, à faire le sale boulot à sa place.Pendant donc que des personnes sans scrupules pompent sans vergogne, denier du culte et waâdas, le temple sous l’effet conjugué du temps et de l’indifférence coupable des hommes pour qui les vieilles pierres ne sont que ces choses bien inutiles, se dégrade chaque jour un peu plus. Il se trouve même un mur, celui de la façade sud, qui menace à chaque instant de s’écrouler. Le P/APC a-t-il tenu compte de tous ces critères et de l’avis autorisé du PNG avant de parapher une décision, une autorisation détournée à des fins bassement mercantiles et faisant office de chèque en blanc ? Assurément non ! Toute la faune qui gravite autour de notre sainte patronne doit être impitoyablement chassée, voire pourchassée des lieux qu’elle contribue à polluer chaque jour un peu plus. Exit les menteries, les faux dévots, les charognards jamais repris et les prédateurs à la science infuse. Qu’ils partent, qu’ils s’éclipsent à tout jamais ! Personne ne les regrettera !

Mustapha Ramdani

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