Cela fait déjà une année que le fervent défenseur des droits de l’Homme, El Hachemi Cherif, disparaissait. L’Algérie libre, populaire, républicaine, démocratique et sans classes, qui était son rêve le plus cher, se souvient, consternée, de ce 2 août 2005 où s’achevait le parcours d’un syndicaliste puis politique, l’officier de l’Armée de libération nationale (ALN) qui a refusé les privilèges de moudjahid après l’Indépendance, car cette dernière seule est un grand honneur pour lui. Bouclier protégeant les valeurs de libertés démocratiques et syndicales, nul autre n’était plus virulent dans son incessante critique contre la montée périlleuse de l’extrémisme islamiste. La lucidité de El Hachemi Chérif, son irrédentisme face à toutes les contraintes, son pertinent combat pour l’édification d’un Etat de droit, ses irréprochables prises de position, ainsi que son riche parcours de militant de gauche, ont fait de lui cette figure historique promise à l’éternité, sans aucun doute ni même équivoque. Ce communiste n’a jamais cessé de dénoncer à maintes reprises le système rentier et bureaucratique, l’exploitation et surexploitation, le pouvoir despotique et surtout l’émergence de la mouvance islamiste. Le père fondateur du MDS fut l’un des militants les plus actifs au sein de l’Organisation de la résistance populaire (ORP) aux côtés de Md Harbi, Bachir Hadj Ali, Sadek Hadjerès…, qui par la suite ont créé le Parti de l’avant-garde socialiste (PAGS), parti auto-dissout en 1992. Sa dissolution n’a pas laissé l’opposant du coup d’Etat militaire de 1965 indifférent, car Hachemi Cherif a créé en 1994 « Ettahadi » (le défi) qui n’a pas manqué de fustiger la politique néolibérale du gouvernement et de condamner fermement les massacres terroristes attribués à l’intégrisme islamo-baâthiste, qu’il a combattu farouchement durant son parcours.El Hachemi Cherif, le progressiste, le démocrate, le syndicaliste et notamment le communiste, a été toujours aux côtés des masses laborieuses, des couches ouvrières les plus démunies, les plus marginalisées, il rêvait perpétuellement d’une société sans classes, d’une véritable justice sociale, d’une Algérie libre, républicaine et démocratique. Pour commémorer le premier anniversaire de sa mort, le MDS et sa famille organiseront une journée de souvenir et d’hommage le jeudi prochain et, avec un dépôt d’une gerbe de fleurs sur sa tombe au cimetière de Miramar à Alger.
Ziyad Demouche
