Par Idir Benyounès
Cher ami,
Il m’est particulièrement pénible de m’adresser à toi au moment où ton pays subit l’agression criminelle et barbare de la part d’Israël. Je tiens tout d’abord à t’exprimer ma sympathie ma solidarité et ma fraternelle amitié en ces douloureux moments. Ton pays, le Liban, que je n’ai pas eu le plaisir de visiter, je l’ai connu à travers toi. S’il est vrai que tu parles plus aisément de ton travail et un peu moins de ton pays, il est tout aussi vrai qu’en t’observant je devine la terre où tu es né et les valeurs du peuple qui y vit. Un pays agressé comme l’est le Liban ne peut susciter qu’indignation, colère et condamnation. Dans notre subconscient nous associons l’image d’un pays ou d’un groupe social à un être que nous connaissons et côtoyons. Dans le cas du Liban, je ne peux m’empêcher de voir en cette agression, un crime contre toi et ta famille.Les enfants innocents retirés sans vie des décombres, sont les frères, les cousins et les concitoyens de mon ami. Cette “qualité” des victimes, ne fait qu’exacerber mon indignation et ma colère. Dans le magma politico-médiatique et les analyses des lâches et autres soutiens déclarés ou non des agresseurs-criminels je revois ton visage angélique sur lequel est dessiné un éternel sourire d’enfant me racontant la beauté du Liban.Oui, tu ne parlais que des paysages et je devinais que ta pudeur et ta modestie t’empêcheraient de faire l’éloge des tiens, de leur hospitalité et de leur grandeur. Sur le Nil, nous avions fait le projet de visiter ton pays, dans un avenir proche. Cette rencontre avec le Liban, la première, je tenais à la faire avec un guide de choix. Et je t’avoue que je voulais connaître ton pays avec toi afin de me conforter dans ma conviction que le Liban, te ressemblait. Notre projet, s’il est reporté à une date ultérieure n’est pas pour autant définitivement compromis. Un jour, je visiterai un Liban libre, fier et en construction. Pour l’instant, nous tenterons tous de lui apporter notre solidarité et agir de toutes nos forces pour que cesse la boucherie.
I. Ben