Selon les estimations, remontant à 2002, le taux d’analphabétisme en Algérie est de 26%, soit un peu plus du quart de la population. Pour rappel, ce taux était de 31,60 en 1998 et de 43,60 en 1988. Ces chiffres ont été révélés il y a quelques jours, au forum d’El Moudjahid par le directeur de l’Office national d’alphabétisation et d’enseignement des adultes. Certes, en vingt ans, il y a eu une régression certaine de l’analphabétisme mais il reste tout de même, un nombre trop important d’illettrés: un Algérien sur quatre. Quarante quatre ans après l’indépendance et, au commencement du troisième millénaire, à l’ère de l’Internet et des communications par satellite, il y a encore dans notre pays des hommes et des femmes qui ne savent pas écrire une lettre, lire une notice, voire déchiffrer le nom d’une rue! On se plaint à l’Office d’alphabétisation de ne pas avoir un budget suffisant pour couvrir les frais de l’alphabétisation: enseignants à payer, manuels scolaires à acheter, encadrement. Des pays comme Cuba ou l’Ethiopie ont eu à mener de telles campagnes avec des moyens dix fois moindres. Il est vrai que dans ces pays-là, l’opération a été confiée à des bénévoles, enseignants, étudiants, simples citoyens sensibilisés au problèmes de l’illettrisme. Pourquoi n’en ferait-on pas autant en Algérie où les bonnes volontés ne manquent pas? La lutte contre l’analphabétisme est en fait l’affaire de tous: il suffit de sensibiliser les citoyens pour obtenir l’adhésion du plus grand nombre à ce projet d’envergure nationale!
S. Aït Larba
