Plus qu’un commerce, une passion…

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Le soleil s’affole dans cette journée d’août, le mercure devrait atteindre un seuil maximal et le ciel est cependant voilé de quelques nuages comme s’ils veulent nous abriter du soleil brûlant. Ainsi, certains visiteurs ne trouvent pas mieux que de se ruer sur les plages de cette coquette ville, réputée pour son paysage pittoresque. D’autres préfèrent s’inventer un autre loisir qui leur sied à merveille, celui de l’artisanat et de la poterie.Le visiteur d’un jour sera frappé non seulement par son décor, mais aussi par les produits artisanaux embellissant les abords de la route, à quelques encablures de la bouche de la grotte féerique. Bien que la place du 8 Mai 1945 enregistre un afflux appréciable, et par voie de conséquence, cet endroit grouille par le tumulte des passagers. Hakim et ses camarades s’adossent à un tronc d’arbre et s’y abritent, pour se pencher dans la sculpture et les dessins sur des tableaux, en s’asseyant autour d’une table, un pinceau très fin à la main.Il est vrai que c’est difficile de s’y approcher en raison du grand nombre de touristes. Naima, immigrée à Marseille, n’a pas manqué d’apprécier soigneusement les objets exposés, en se réjouissant d’aller d’une chose à une autre,et de s’arrêter enfin devant nous pour nous confier : “regarder les objets me fait festin aux yeux,ça me désangoisse”. Et d’ajouter ensuite, “s’acheter un objet, c’est garder une mémoire éternellement gravée dans nos esprits”. Un avis que partage et consolide Hakim, l’artiste : “Dessiner, c’est s’exprimer le fond de mon cœur pour me mettre à l’aise, c’est-à-dire que je crie de toute ma voix”. Non loin de là, un autre spectacle nous frappe, celui de la perfection des coquillages. Nombreux sont ceux qui exercent ce joli job peu rentable mais, très passionnant,à l’instar de Kamal qui s’est mis à manier les différentes pièces de coquillages pour enfin donner forme à un oiseau,scorpion, crabe et autres… Si non, il faudrait contenter de dessiner et écrire sur ces pièces qu’il collecte,annonce-t-il, en traînant les pieds, tout le long de la plage. Pour Kamal, derrière chaque acte, il y a une explication : “Le commerce est formel dans notre travail, cependant, le plus motivant le plus profond c’est bien l’amour de cette passion et les relations humaines », a-t-il expliqué sans faire rupture à son occupation, son pinceau continue de glisser sur ces objets, leur prêtant un cachet plein d’émotion. Faire de l’art, une expression culturelleNotre petite randonnée dans la placette du 8 Mai 1945, nous a offert, faut- il le dire, l’aubaine de mieux connaître l’héritage culturel kabyle en général, et aokasien d’une manière particulière. Rien n’a été donc négligé dans ces œuvres qui revêtent un cachet commercial, culturel et social : “non seulement un espace de vente et d’achat, mais est encore celui de la communication et l’_expression de notre culture millénaire’’, explique Mokhtar d’un air ironique. C’est là que nos esprits se sont perdus, en observant les tableaux et poteries, dans l’histoire, le mode de vie et les sites touristiques de la région. Citons, entre autres, la cascade de Kafrida,la grotte féerique et le château de la Comtesse. La rue du cap, un autre refuge pour les artistesAyant remarqué l’afflux considérable des touristes et l’augmentation de la demande sur l’artisanat,et dans la perspective de relancer le tourisme en enrichissant le programme estival,les responsables semblent déterminés à rendre la rue du cap un site prisé par les fervents de cette passion. Ils ont procédé, pour ce faire, à la remise en état de ce nouveau site qui a coûté une enveloppe budgétaire de l’ordre de 180 millions de centimes. Un projet qui porta sur la multiplication des commodités permettant de mieux s’investir dans l’artisanat. La nouvelle est accueillie avec joie aussi bien par les citoyens que par les estivants. La réfection a permis, de fait de drainer l’intention des milliers des mordus de l’art. Nombreux sont ceux qui viennent pour s’extasier et se réjouir de ces œuvres manuellement perfectionnées. Ainsi donc, les visiteurs profitent de ces moments de joie que seul l’été peut leur procurer.

Salim Nasri

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