Des institutions livrées à elles-mêmes, des centres, des écoles laissées à la merci de destructeurs de tous bords : c’est là un constat effarant d’une situation particulièrement chaotique, qui a dévasté tous les centres de formation. La responsabilité est certainement à partager entre l’ensemble des acteurs qui y interviennent. Le cas du centre de formation professionnelle de Mechtras est, à juste titre, la parfaite illustration d’un tel carnage, il est dans un état qui laisse à désirer, lui qui faisait dans un passé récent la fièrté de la région de Boghni ; à Ouacif, les jeunes se bousculaient pour une place au soleil eu égard à la performance dont il s’est toujours distingué. Aujourd’hui, le CFPA de Mechtras est atteint par un amollissement avancé dû en partie à la négligence, dont il a été victime. Les responsables méritent dans ce sens, amplement, une animadversion pour toutes les anamarphoses qui le touchent à présent. En effet, on effectue une visite de courtoisie à un ami, l’on se rend compte de l’abandon qui frappe les onze hectares du centre, on ne comprend plus rien, le centre de Mechtras, qui faisait le bonheur de la région à lui seul, il nourrissait le village de ses terres fertiles ; il y avait du matériel flambant neuf, une huilerie qui était le joyau de la région, hélas ! “le temps est à la déception” “nous dit Kamel, qui réside juste à côté du centre. Des citoyens rencontrés au niveau de la poste de Mechtras ont bien voulu nous faire visiter les onze hectares du CFPA. De prime abord, l’un d’eux nous déclara : “C’est dommage que l’on puisse parler à l’imparfait en évoquant la réussite du centre. Auparavant, c’était 13 hectares, actuellement deux hectares sont occupés par des citoyens, pour dire nous avons eu droit dans un passé récent à une pastèque de 35 kg, pour vous dire combien ces terres peuvent donner à condition qu’elles soient entretenues”. Déjà aux abords du centre, une vitrine désolante s’offre à nos yeux, elle est envahie par des roseaux et la nécessité de débroussailler se fait sentir à présent que notre discussion avec nos accompagnateurs avance, le ton et l’indignation montent, Hamid la quarantaine ajoute : “Depuis le début de la saison de canicule, trois foyers d’incendie ont été signalés et si ce n’était l’intervention des pompiers de Ouadhia, le centre aurait péri, le village voisin avec”, Un autre citoyen, en colère nous fait savoir : “Le bétail, ne quitte pas les champs du CFPA jusqu’à 22 heures, le site est transformé par la grâce de la passivité de la tutelle, en un lieu de débauche, la direction de formation de la wilaya à été avisée l’appel est tombé dans l’oreille d’un sourd”. Cet état de fait a ramené même les gardiens de l’établissement, lassés de subir les choses, à adresser, selon des sources fiables, des rapports décrivant la situation avec accusé de réception, à défaut d’une reponse à leurs doléances, ils n’assurent à présent même pas leur travail. En attendant une réaction des responsables que nous n’avons malheureusement pas pu joindre, la population espère que le CFPA de Mechtras puisse retrouver son rayonnement et sa performance. La solution serait de retracer les choses telles qu’elles sont et envisage par la suite une opération de réhabilitation du centre en question… C’est là tout le mal qu’on souhaiterait au CFPA de Mechtras.
A. Z.