Sit-in devant la polyclinique, route bloquée

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En signe de solidarité avec le surveillant médical de la polyclinique de Béni-Amrane, Yazid Zegnoune, suspendu il y a plus d’un mois par ses responsables hiérarchiques pour une présumée faute professionnelle, plus de 100 personnes ont organisé hier au milieu de la journée un sit-in devant le Centre de santé précité. Les protestataires ont bloqué juste après, durant plus d’une demi-heure, un tronçon avoisinant la RN 5.Représentant les agglomérations d’Aït Amrane et Ammal, les manifestants avaient déjà protesté le 7 juillet dernier contre le licenciement qu’ils jugent “arbitraire et sévère” du nommé Zegnoune Yazid, surveillant médical et en même temps chef de service de l’établissement sanitaire en question.Rappel des faits : on a reproché à celui-ci de s’être fait accompagner d’une sage-femme exerçant à la polyclinique afin de prêter assistance à une jeune femme qui venait d’accoucher à domicile. Ce jour-là, le responsable concerné n’était pas de garde. Mais quand un citoyen l’a appelé à 4h00 du matin pour assister une parturiente il est aussitôt intervenu en compagnie d’une sage femme. Effectuée en moins de trois heures, l’opération a permis de sauver deux personnes. Mais l’instance sanitaire locale l’accusera alors d’abus d’autorité pour avoir “ordonné” à la sage femme de quitter son poste.Pour les villageois, le surveillant médical n’a agi que par devoir. Ils lui expriment leur soutien indéfectible depuis plus de six semaines.Et alors qu’ils s’attendaient à sa réintégration, la commission paritaire de l’hôpital de la circonscription qui s’est réunie samedi dernier a notifié la décision de le dégrader et de le muter vers la polyclinique de Khemis-El-Khechna.C’est ce qui a motivé le déclenchement du mouvement de protestation d’hier.La turbulence a pris fin en début d’après-midi suite à l’arrivée du chef de daïra et du directeur local de la santé qui ont aussitôt engagé des pourparlers avec une délégation des manifestants composée de 10 éléments.Lors d’une réunion improvisée sur place, le directeur de la santé a reconnu que le fonctionnaire incriminé est en réalité réputé pour son sérieux et son honnêteté dans l’exercice de ses fonctions. Il donnera sa promesse de le réintégrer incessamment en l’invitant à introduire un recours.Selon certaines informations, Yazid Zegnoune serait victime d’une machination visant à l’éloigner de la polyclinique pour occuper son logement d’astreinte.“Tous les prétextes sont bons pour les responsables n’ayant d’yeux que pour l’immobilier”, fulminent les villageois qui n”oublient guère le dévouement constant de ce surveillant médical pour ses patients.Et ils menacent encore de durcir leur mouvement si leur appel n’est pas entendu.

Salim Haddou

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