l Le nouvel album du groupe Idurar composé du duo Kaci Boussaâd et Loualia Boussaâd est en vente chez les disquaires depuis le 20 juillet. Dans l’une des chansons intitulée Haznagh (je suis triste), Idurar rend hommage au barde iconoclaste Matoub Lounès. Le même hommage posthume est rendu à Youcef Abdjaoui, Hamidouche et au fils de Ferhat Mehenni. Idurar nous exhorte, par devoir de mémoire, à ne pas renoncer à l’aiguillon du souvenir. Y a t-il, en effet, meilleur stimulant que la sublimation et la sanctification des œuvres de ces artistes disparus pour se réarmer moralement et pouvoir rebondir ?Saison estivale oblige, une chanson titrée Ourar est dédiée aux cérémonies festives. Une belle rengaine composée sur un rythme entraînant conviant au déhanchement. Mais le registre paillard se taille la part du lion dans cet album qui compte en tout huit chansons. Thayri, Laâmriw, Thazlayi… traitent de l’amour et ses tourments, l’ambivalence des sentiments et qui évoquent la femme fatale par le truchement de figures de style savamment épicées. Le vers forcément poétique coule comme une source sans bruits inutiles. Il est tantôt doux, tantôt terrible comme un morceau de silex aux arêtes tranchantes, mais il est toujours ciselé avec une dextérité d’artisan. Idurar enchante ceux dont il chante les peines et les fantasmes. Ils peuvent déguster sans modération leurs délicieuses souffrances mises en chansons.
Nacer Maouche