C’est une vraie pitié de voir circuler sur les routes de Kabylie, ces camionnettes ou ces camions, chargés de poulets, de moutons ou de vaches. Les poulets, surtout, sont enfermés dans des cageots, entassés les uns sur les autres, les plumes entremêlées, les becs pointant, à la recherche d’un peu d’air. Beaucoup de bêtes ont d’ailleurs l’air d’êtres crevées et beaucoup de gens soupçonnent, producteurs et livreurs de livrer des poulets morts ! Les bêtes, plus grosses, ovins et même bovins ne sont guère mieux loties : les pauvres bêtes sont également entassées, sans espace pour bouger, souffrant atrocement de la chaleur. Et les trajets durent parfois plusieurs heures, sans qu’on ne pense à nourrir ni à abreuver les animaux. Certes, ces derniers sont destinés à l’abattage mais est-ce une raison pour les faire souffrir inutilement ? Pour les producteurs comme pour les revendeurs, seul le profit compte : c’est pour épargner la multiplication des déplacements et de la manutention qu’ils remplissent les véhicules. En un seul voyage, en expédie un nombre d’animaux que, dans de bonnes conditions de transport, on aurait envoyé dans plusieurs convois. C’est de la cruauté envers les animaux, et c’est un délit au yeux de la loi.Ces dépassements doivent être réprimés sévèrement par les autorités : le respect des êtres vivants, tous les êtres vivants, est un principe reconnu par les nations, et l’Algérie qui aspire à être un Etat de droit dans le sens plein du terme, doit faire respecter ce principe !
S. Aït Larba