Les sinistrés sollicitent de l’aide

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Un groupe de petits agriculteurs de la commune de Taourirt, communément Ath Mansour, à quelque 60 km à l’est de la ville de Bouira dans la daïra de M’chedallah, nous ont approché pour nous faire part de leur désarroi suite à la destruction, partielle pour les uns et totale pour les autres, de leurs oliveraies par des incendies qui ont tout ravagé sur leur passage durant tout l’été après que plusieurs foyers se soient déclarés en divers points du territoire de cette commune. Ces petits agriculteurs dont la seule richesse se limite à quelques dizaines de pieds d’oliviers, unique ressource de survie sur ces terrains arides composés d’ardoise, sel de galets de schiste ont vu leurs maigres biens partir en fumée, le feu n’a laissé derrière lui que désolation et angoisse. Mis à part l’olivier et la figue de barbarie, les terres d’Ath Mansour sont infertiles et ne produisent rien d’autre que quelques touffes de turne de la famille de l’alpha, permettant l’élevage de quelques têtes de caprins. Dans un premier temps, ces sinistrés se sont organisés pour adopter une démarche commune auprès des autorités locales auxquelles un dossier complet accompagné d’une requête a été remis.Contacté par téléphone, le chef de daïra de M’chedallah nous informe que la requête qui lui a été adressée par ces agriculteurs a été transmise à la direction de l’agriculture qui est chargée de traiter l’affaire. Mais au fur et à mesure que le temps passe, ces malheureux fellahs ne voyant rien venir, commencent à s’agiter sous l’effet d’une forte angoisse. Ne sachant plus quoi faire, ils s’adressent en dernier recours à la presse pour porter à la connaissance de l’opinion publique leur désarroi et en même temps, faire part de leur détresse par voix de presse aux autorités compétentes. Ath Mansour est l’une des communes les plus démunies de la wilaya dont la seule ressources de la majorité de sa population est la terre. Ceux n’ayant pas d’oliveraies exploitent les gisements de la pierre bleue qui sert à l’ornement et la décoration d’habitations luxueuses, mais les difficultés d’extraction et de façonnage de cette qualité de pierre finissent par dissuader plus d’un, les plus tenaces abandonnent au bout de quelques années et retournent entretenir les quelques pieds d’oliviers ou émigrent carrément hors de la région à la recherche de travail. En attendant, les sinistrés prennent leur mal en patience en espérant que leur cri de détresse soit entendu. Notons enfin que l’ampleur des incendies cette année et les dégâts importants qu’ils ont occasionnés aux terres agricoles doivent être considérés comme étant des catastrophes naturelles et qu’une prise en charge des sinistrés par l’Etat est un droit constitutionnel.

Omar Soualah

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