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La ville a soif à en mourir

Avec un seul forage, la commune de Chabet-El-Ameur, 36 km au sud-est de Boumerdès est constamment confrontée au problème du manque d’eau. Et les habitants du chef-lieu de la municipalité ainsi que d’autres agglomérations secondaires, à l’instar de Tizi-El-Bir, Imouthas, Aït Ali et une partie de Azouza ne vivent pratiquement qu’au compte-goutte.Situation intenable, puisque la citerne d’eau de 100 litres achetée à 1 200 DA s’épuise le plus souvent en moins de deux jours.Dans les foyers, aux cafés, sur les lieux de travail ou dans n’importe quel espace public, tous les sujets abordés ont inévitablement comme support le problème de l’eau.Sans eau, on ne peut se mettre à la cuisine ronchonne la ménagère. Le personnel médical et paramédical peine, lui, à exercer ses fonctions en respectant les normes d’hygiène étant donné que l’élément principal de la propreté n’a pratiquement pas droit de cité dans cette contrée. Le coiffeur ajoute-t-on avec humour, qui n’aura pas eu le réflexe de s’approvisionner en eau au moment du passage du revendeur du précieux liquide, n’aura qu’à ranger son matériel et fermer boutique.La litanie continue avec ces dizaines de jeunes qui ne peuvent organiser des sorties à la plage, du moment qu’au retour on ne trouve pas d’eau pour une simple douche. Idem pour ces sportifs qui ne peuvent, eux, respecter les horaires de leur séance de jogging pour la cause sus-mentionnée.Ahmed, grand brun, la cinquantaine fatiguée, ne peut s’empêcher d’extrapoler : “la contrée d’Aït Khalfoune n’accordera plus de crédit aux discours des campagnes électorales”.Tous les responsables, quelle que soit leur obédience qui se sont succédés à la tête de cette commune ont promis de régler les différents problèmes en suspens, particulièrement l’approvisionnement en eau potable. Mais leur engagement ne s’est guère inscrit dans les faits. Suite à une visite d’inspection qu’il a effectué, il y a six mois, dans ce gros village rural de 38 000 ha, le wali a instruit les services concernés de faire bénéficier la commune de quatre autres forages en plus de l’installation de compteurs au niveau de nombreux quartiers récemment construits. Mais sur le terrain, on impute toujours l’insuffisance des quantités d’eau potable à la faiblesse du pompage à partir de la ville des Issers. A quand un vrai plan de développement pour Chabet-El-Ameur ?

Salim Haddou

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