“Le lotissement où sont bâtis les logements évolutifs et les logements sociaux est laissé à l’abandon !” Cette phrase se retrouve sur toutes les lèvres au centre urbain de Taourirt-Ighil.Le visiteur ne manquera pas d’afficher son dégoût en visitant les lieux. Pistes impraticables, regards du réseau d’assainissement éventrés, bordures de futurs trottoirs défoncées comme si elles auraient été réalisées du temps de Massinissa, alors qu’elles ne sont là que depuis une ou deux années. Absence d’électricité alors que les logements ont été érigés depuis plusieurs années et comme ce lotissement est paraît-il le dernier des soucis des responsables, même une décharge publique n’y a pas été prévue. En dépit de toutes ces insuffisances qui rendent ce lieu quasi-inhabitable, il y a tout de même quelques familles courageuses, contraintes par la crise de logement, qui continuent de hanter l’endroit. Et évidemment faute de décharge, elles déversent leurs déchets ménagers n’importe où et n’importe comment, à telle enseigne que le lieu tend à devenir un dépotoir à ciel ouvert.C’est tout simplement navrant de voir combien l’Etat a déboursé pour construire des logements sans penser à rendre le site viable.A quoi répond cette politique de créer des lotissements, d’y construire des logements sans penser à la viabilisation totale (voirie, assainissement, A.E.P, électricité…) du site ? Qui en est responsable ? A quand enfin une réflexion saine pour faire sortir ce lotissement de son marasme avant qu’il ne soit trop tard ? “S’il y a une volonté à laisser indéfiniment ce lotissement dans son état désastreux, qu’on nous le dise et on saura ce qu’on va faire. Il faut que les responsable sachent que notre patience a des limites !”, nous dit un résidant qui vit de façon précaire sur ces lieux. En sachant que personne parmi les propriétaire de terrains à bâtir ou de logements, n’a encore d’actes de propriété, la boucle est ainsi bouclée. C’est curieux tout de même, presque dix ans après l’entrée en possession d’un terrain ou d’un logement, et toujours pas d’actes de possession ? C’est à porter dans le livre des Guiness, mais qui s’en inquiète ? Il faut que le volcan populaire éclate pour que les responsables veuillent bien ouvrir les yeux sur une réalité qu’ils feignent d’ignorer.
Boualem B.
