Par Anouar Rouchi
– Bonjour, M. le Président.- Bonjour.- Je vous remercie de m’avoir accordée cette interview pour le compte du Midi à 14 heures.- C’est la moindre des choses…- Monsieur le Président, cela fait plusieurs années que vous êtes à la tête de ce prestigieux club de la JSK. Votre longue expérience ne s’est pas toujours déroulée comme un long fleuve tranquille…- C’est vrai. Des saboteurs de tous bords ont régulièrement tenté de me mettre des bâtons dans les roues.- Si vous considérez que tous ceux qui ont critiqué votre gestion sont des saboteurs, c’est que vous vous estimez irréprochable.- Irréprochable ? Bien sûr ! J’ai toujours dit que s’il y a un candidat au poste de Président de la JSK capable, comme moi, de multiplier les sources de financement du club, qu’il prenne ma place.- Mais monsieur le Président, le financement ne constitue qu’un volet des nombreuses tâches que requiert votre poste. – Certes, mais il est essentiel. Allez donc monter une équipe performante avec des poches trouées ! – Il semblerait que tout le problème fût là. Les poches pleines, un entraîneur étranger, des recrutements à la pelle et au prix fort, mais en même temps, la libération de valeurs sûres et la mise à l’écart de joueurs doués et compétitifs…A l’arrivée, une JSK déstructurée au jeu morne, sans âme, et surtout sans efficacité…- Le choix des joueurs à acquérir ou à libérer ne relève pas de ma seule autorité. C’est le staff technique qui fait état de ses besoins. Moi, je mène les négociations et assure la logistique. Quant aux joueurs écartés, cela relève de la responsabilité exclusive du coach. C’est lui qui convoque les joueurs, désigne les titulaires et les remplaçants.- Après la laborieuse victoire à Alger face à l’Asanté Kotoko, vous avez déclaré que cette cuvée de la JSK était la meilleure depuis 1990.- Je le croyais, en effet.- Vous avez commencé à déchanter après la nette défaite concédée au Caire face à l’équipe B du Ahly.- J’ai trouvé, en effet, que c’était quelque peu humiliant…- Le dernier match en date contre les Tunisiens de Sfax à Alger, ce fut l’apothéose…- Vous voulez dire la descente aux enfers…- Je veux dire l’apothéose dans la médiocrité. Une défaite à Alger ! Et à la clé une dernière place de son groupe avec un goal-avérage négatif de deux points…- J’ai relevé de sérieux problèmes de coaching…- Vous pousserez donc Chay à la porte de sortie ? Vous l’encensiez pourtant il y a si peu de temps…- Je n’ai pas dit que le licencierai.- Vous l’avez pourtant régulièrement critiqué, après coup. Pourquoi n’intervenez-vous pas a priori ?- Il a tenu à être libre dans ses choix.- Si Chay exprimait le désir de partir ?- Je le laisserai libre de son choix.- Et vous, monsieur le Président, avez-vous songé à partir ?- Quoi ? Jamais ! Ce serait trahir la JSK et ses supporters !- Finalement, le football, c’est comme la politique…
A. R.
