Il y a 50 ans, la plate-forme

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Le FLN et l’ALN, en ce début de l’année 1956, faisaient face aux plus gros des troupes françaises : 220 000 hommes et le gouverneur Lacoste en a demandé 200 000 de plus.Le FLN a réalisé l’unité autour de lui, les centralistes comme les partisans de Ferhat Abbes l’ont rejoint, mais est-il une structure assez puissante pour diriger la lutte et être à la hauteur de l’implication populaire ? Les responsables du FLN ressentent alors le besoin de faire le point, de se doter d’une organisation solide et de donner un contenu politique à la lutte de Libération. Il fallait réunir les chefs des régions militaires et des responsables politiques.Ce qui fut fait le 20 août 1956 dans une maison isolée dans la vallée de la Soummam.Un congrès capital qui marqua définitivement l’avenir du FLN et de la lutte armée. On y décida de l’organisation du FLN dans les villes et villages, de la structuration de l’Armée de libération nationale, du travail de propagande, mais on y décida surtout de la mise sur pied de deux organes de direction qui allaient gérer la suite de la guerre. Le conseil national de la révolution algérienne (CNRA), direction politique du FLN, et le comité d’organisation et d’exécution (CCE), qui est en fait l’état-major du FLN, celui chargé de coordonner les tâches militaires et celles liées à la Révolution.Le CNRA seul habilité à prendre des décisions politiques et à engager le pays vers un éventuel cessez-le-feu, était de composition “large et unitaire” comprenant autant des cadres de la résistance et des combattants de la première heure que d’anciens centralistes ralliés plus tard au FLN ou de militants du parti de Ferhat Abbas, Ferhat Abbes lui-même, des oulémas.Le CCE, quant à lui, est plus restrictif, composé des chefs de l’intérieur : Ben M’hidi, Abane Ramdane, Krim Belkacem et Sâad Dahleb auxquels se joindra Ben Khedda.Le FLN et l’ALN à l’issue du congrès de la Soummam verront leur aura et prestige grandis aux yeux du peuple, mais surtout ils éboutiront à une stratégie de sortie de la guerre. Prêts à se battre comme à négocier.

N. M.

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