Le 20 Août des uns et des autres

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La commémoration du Congrès de la Soummam, dans sa cinquantième version, aura été marquée par l’absence du président de la République, tant attendu au milieu d’échos contradictoires sur son éventuelle visite à Ifri. Des échos auxquels ont finalement mis un terme la seule délégation officielle menée par le ministre des Moudjahidine. « Petite déception ». L’historique village n’a pas accueilli un président de la République depuis Chadli Bendjedid, en 1984. Les préparatifs chapeautés par la wilaya, l’embellissement des artères principales, le revêtements des routes, la restauration du musé d’Ifri… etc. dans ce qui s’apparente à un itinéraire ont pourtant bien nourri cet espoir. D’autres personnalités politiques, de la famille révolutionnaire, d’organisations et de délégations sont également venues, par milliers, d’une vingtaine de wilayas ont peuplé les lieux, dans un semblant d’organisation. Le rendez-vous était important, même en rangs dispersés. La matinée était réservée aux classiques dépôts de gerbes de fleurs par les habitants de la localité et les responsables locaux avant que les processions du parti d’Ait Ahmed n’envahissent la route. Slogans hostiles au pouvoir, proclamations chères aux FFS, sont scandés en se dirigeant vers le cimetière des martyrs de la Révolution. Au village perché, quelques membres de la mouvance citoyenne ont déjà quitté les lieux après y avoir veillé la nuit, s’effaçant dans le silence. L’impressionnant cortège des délégations du vieux parti arrivent bruyamment sous les youyous et les « Si l’Hocine, nous demeurons des opposants », scandait-on. Parmi la foule, quelques membres du vieux parti se précipitent vers les gradins qui surplombent l’esplanade et arrachent un étendard avec l’effigie du président Bouteflika. Hamid Ferhat l’enroule et le jette sur les gradins. « Aujourd’hui, ne l’oublions pas, c’est l’anniversaire de Hocine Ait Ahmed », répétait une voix au micro. Commencent alors les interventions des membres influents du FFS. « Quand on revient à Ifri, l’on ressent une grande amertume, du chagrin, beaucoup de nostalgie, mais en même temps, de la révolte contre tous ceux qui ont souillé la mémoire de Abane, détourné son message, et celui de la plate-forme de la Soummam », a tonné M.Tabou. « Même s’il (le pouvoir) a fait des dates historiques une couverture, un emballage, le contenu est connu, et le FFS, aidé du peuple, y fera toujours face », ajoute-t-il avant d’ouvrir une liste d’interventions gorgées de rhétoriques et de messages politiques, celles des représentants des fédérations de Ghardaïa comme de Batna. « Continuer l’œuvre des congressistes”; “Corriger l’histoire » en étaient la substance et c’était à M. Laskri de clôturer en lisant son serment pour la fidélité et la démocratie, où il expose les devoirs et ses engagements, et sa grande conviction, « Celle qui dit non à la politique de la force, oui à la force de la politique. »

S.A.B.

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