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Le 20 Août célébré

La région de Tigzirt,à l’instar des autres localités du pays, a été au rendez-vous pour célébrer le double anniversaire du 20 Août. En plus de l’insurrection du peuple de 1955 sous la houlette de Zighoud Youcef, le 20 Août 1956 qui a donné naissance au Congrès de la Soummam et qui constitue le vrai souffle pour la Révolution constitue une date qui a marqué la mémoire collective des citoyens de la région. Les fondements du Congrès de la Soummam sont toujours d’actualité dans les esprits des habitants. Pour preuve, l’engouement qu’à suscité la célébration de ce double anniversaire.Dès la matinée, une foule s’est rassemblée devant le siège de la mairie de Tigzirt. En plus des dizaines de citoyens anonymes, l’on compte la présence des élus à leur tête le maire de Tigzirt, le chef de daïra, la Protection civile, la gendarmerie, le commissaire de Tigzirt, les anciens maquisards, les enfants de chouhada, le responsable de l’UNJA, des groupes de scouts, etc. Le rassemblement s’est ébranlé, à partir de 8h 30 mn, pour prendre la forme d’une marche dont la première destination est le cimetière de chouhada sis à Tassalast. Au premier rang, les scouts tenaient un drapeau de grand format. De plus en plus de citoyens se joignaient à la marche, dans une ambiance de recueillement et de commémoration. A Tassalast, le drapeau national a été hissé sur fond d’un silence religieux, à la mémoire de tous les martyrs de la guerre contre le colonialisme français. Après la Fatiha, lue par l’imam de la ville, une gerbe de fleurs a été déposée au pied de la stèle érigée dans le cimetière. Dans cette cérémonie, nous avons constaté que de plus en plus d’anciens moudjahidine s’estompent, en raison de leur âge avancé, ou leur disparition. A notre arrivée sur les lieux, l’un des anciens maquisards, ne pouvant plus supporter la marche, est pris d’un malaise, ce qui avait nécessité son évacuation par les éléments de la Protection civile. Avant de quitter Tassalast, les scouts venus de Assi Youcef (Boghni) ont chanté avec émotion la célèbre chanson-hymne Ayema sver ur tsru (oh ! mère, sois patiente). Par la suite, la foule s’est dirigée vers le camp Ali-Yacine, transformé de nos jours en un camp international de la jeunesse. Ce camp tristement célèbre, était l’un des centres de détention et de torture, érigé par l’armée française à partir de 1956. Dans ce camp, en plus des autres chansons entonnées par la chorale des scouts, des prises de parole brèves ont été données par d’anciens maquisards. Une gerbe de fleurs a été déposée au pied du mémorium de ce camp et le drapeau national a été hissé solennellement sous le Kassamen, chanté par les scouts. La célébration s’est achevée autour d’une collation organisée au siège de la mairie de Tigzirt.

Mourad Hammami

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