Panique des éleveurs

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Trente cinq nouveaux cas de mort de bétail dus à la maladie animale dite « la langue bleue » ont été recensés avant-hier par les services d’hygiène de la daïra d’Iferhounene et ceux de la daïra de Ain El Hammam, apprend-on de sources locales, alors que la direction des services agricoles de Tizi Ouzou tente vainement de rassurer les éleveurs sur l’inexistence de lien entre les cas de mort enregistrés et la maladie.Les nouveaux foyers ont été localisés dans deux villages, à savoir Taourirt Ali Ounassar dans la commune d’Iferhounene où on a recensé 22 têtes d’ovins et 3 têtes de bovins qui n’ont pas survécu à la maladie, et au village Ath Khelifa dans la commune d’Abi Youcef, où on a enregistré la perte une dizaine d’ovins d’après avoir été atteints de cette infection.Avec ces nouveaux cas, le nombre de bêtes touchées selon nos sources dépasserait la quarantaine dans la wilaya et le pire est à craindre, dès lors que le scénario de l’an 2000 où on a relevé plus de 90 foyers dans la wilaya, taraude encore les esprits.Même si la direction des services, à travers les déclarations de l’un de ses experts, s’est montrée rassurante, l’inquiétude a déjà gagné des dizaines d’éleveurs dans les deux communes précités, qui n’ont pas hésité à mettre sur le marché leurs bétails. La panique est perceptible puisque le prix du bétail a connu durant ces derniers jours une baisse de l’ordre de 50% par rapport au cours ordinaire. En guise d’illustration, un mouton qui été cédé à 20 000 dinars, a été bradé à 12 000 dinars. Ce qui démontre si besoin est, la crainte des éleveurs.L’un d’eux affirme d’ailleurs que « la maladie de la langue bleue a emporté plusieurs têtes de son bétail. Depuis plus d’une semaine chaque jour je perds une tête », en dépit des propos tenus par le docteur Kaddour, inspecteur vétérinaire à la wilaya, qui a déclaré récemment à la presse que les cas annoncés dans certaines localités de la wilaya, ne sont pas dus à cette maladie.Le virus de cette épidémie affirme t-il- proviendrait Maroc ou de Tunisie, cette maladie aurait déjà frappé la région, il y a six ans. La direction des services agricoles a recensé jusqu’à présent six foyers au niveau des localités d’Azazga, Beni Douala, Draâ Ben Khedda et Sidi Naâmane, mais des indiscrétions démentent se chiffre et parlent de plus d’une dizaine de foyers dans la wilaya, d’autant plus que les daïras d’Iferhounene et de Ain El Hammam n’ont même pas été citées par le direction alors que l’épidémie sévie depuis plus de quinze jours. Toutefois, certains experts avancent que la transmission se fait par des moustiques.A ce titre, une campagne de sensibilisation et de mesures préventives vont être enclenchées par la direction des services agricoles dans l’optique d’endiguer la maladie. L’information a été donnée par les services d’hygiène locaux, même si au niveau de la direction de la wilaya, on tente de calmer le jeu et de minimiser les dégâts, histoire de ne pas déclencher l’alerte.

M. Ait Frawsen

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