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Le président de la Ligue communale nous parle

Le Dépêche de Kabylie : Présentez-vous, si vous le voulez bien, à nos lecteurs Omar Meziane : Votre interlocuteur est né en 1976 à Tadmaït. Il est père de Moumouh, un bout d’enfant d’un peu plus de deux ans, turbulent comme son père au même âge. Omar Meziane c’est aussi un ex-champion d’athlétisme, spécialité marche, qui a remporté par deux fois le titre de champion d’Algérie dans la spécialité, vers la fin des années 80 au début 90, successivement à Sétif puis à Tizi Ouzou. A la même période, j’ai remporté également le titre de champion de wilaya de marche.Aviez-vous les moyens nécessaires pour atteint ce stade ?Pas du tout, sincèrement ! Vous ne me croirez pas si je vous dirais que je marchais pieds nus à l’époque ; nos parents n’avaient pas de travail permanent. Mais nous réussissions quand même de très belles choses.Comment est née la LSTP ?Je suis membre du bureau de wilaya de la Ligue sport pour tous et de proximité (LWSTP). La création de la ligue communale de Tadmait remonte au 23 octobre 2002. Elle fut agréée en janvier 2003, soit trois mois après le dépôt de notre dossier. La LSTP Tadmaït dépend donc de la ligue de wilaya, laquelle est autonome.Quelles sont les sources de financement qui vous permettent d’accomplir autant d’activités sportives au profit des jeunes de votre commune ?A dire vrai, chaque centime reçu, notamment de la DJS et des sponsors fidèles de la ligue, nous le dépensons dans l’activité sportive dans l’intérêt général de l’ensemble des jeunes de nos villages et quartiers de la commune ; C’est cela notre devise, le sport de proximité ; faire de notre mieux pour toucher le maximum de nos enfants, assumer notre rôle d’éduquer le jeune, concrétiser la devise d’un “esprit sain dans un corps sain”. Néanmoins, j’avoue que nous rencontrons des problèmes depuis 2005. Nous souffrons du manque de ce “nerf de la guerre” qu’est l’argent puisque nous ne touchons plus, depuis cette date, de subventions. C’est une sanction qui n’a concerné, comme par hasard, que les jeunes de Tadmait, alors que les autre associations au niveau de la daïra de Draâ Ben Khedda continuent à percevoir normalement leurs subventions.Où siégez-vous présentement ?Nous n’avons pas de siège. Nous avons réclamé notre droit à maintes reprises pour obtenir un local où nous pourrions travailler, mais vainement…Mais comment réussissez-vous à travailler sans un siège et sans subvention ?C’et vrai que l’aide des sponsors reste insuffisante, mais nous nous débrouillions tant bien que mal pour réussir nos activités. Vous savez, la composante de notre bureau est d’un dynamisme hors pair, avec sa jeunesse, sa volonté et son sérieux. C’est ainsi que nous avons réussi à rallumer la flamme du mouvement associatif local et de la jeunesse qui ont une confiance totale en leur ligue au sein de laquelle beaucoup de jeunes travaillent, donnent de leur temps bénévolement et activent sans attendre quoi que ce soit en retour, convaincus de la noblesse de leur mission, qui n’a pas de prix aussi bien envers leur société qu’envers notre Créateur.Un peu plus d’explication sur la réussite de vos manifestations ?Vous savez, avant de lancer quelque activité que ce soit, nous situons d’abord son objectif, l’intérêt de la population, l’apport positif pour cette dernière, comment atténuer un tant soit peu les problèmes existants, qui touchent directement le citoyen. Nous pensons d’abord à voir si notre action ne gênera pas et ne lésera personne. Nous prévoyions toujours à ce qu’elle apporte de positif, à ce qu’elle rassemble la majorité des avis, autrement dit, une action objective, rationnelle, sans quoi, ce serait inutile. Le peu de bien que nos activités peuvent apporter est considéré comme immense pour nous. ça nous soulage moralement et c’est ce que semble retrouver chez nous l’ensemble des jeunes activant au sein de la ligue sans attendre quoi que ce soit. C’est d’ailleurs notre devise. J’en veux pour illustration, la participation record cette année à la 4ème édition de la Coupe de la ligue : pas moins de 20 équipes villageoises et de quartiers y ont pris part. La réussite de cette édition a compensé moralement tous les efforts que nous avions fournis, en collaboration avec le bureau de l’inter-quartiers, qui mérite un grand bravo !Qu’est-ce qui vous satisfait moralement ?C’est ce que nous faisons chaque jour et avons fait déjà et qui plaît à tout le monde. Pourvu que ça plaise à la population. Le reste importe peu.Aujourd’hui, Dieu merci, j’ai tout le monde, toute cette jeunesse dernière la ligue. Cela me satisfait énormément et me convainc à aller de l’avant, sur la même voie. Je réalise donc que nous sommes sur la bonne voie et c’est cela l’essentiel. Pas de remords, pas de regrets…Vous êtes encore très jeune, et pourtant déjà tellement conscient de tout ça…Et comment ! Mais, comme dirait l’autre aussi : je suis encore jeune, il est vrai, mais suffisamment mûr d’expérience et d’esprit grâce à la ligue et aux valeurs humaines que j’acquiert chaque jour, aussi bien au sein de la ligue qu’avec mes collègues de travail dans les rangs de la Protection civile, un organisme qui porte bien et sied à son nom…

Propos recueillis par Antar Boufatis

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