Les éditions “Alpha” publient simultanément deux livres. Des œuvres de Kaki et un recueil de nouvelles de Abderrahmane Zakad intitulé Le Vent dans le musée. Le premier livre rassemble des œuvres théâtrales et littéraires (nouvelles et poèmes) d’un homme de théâtre que les deux auteurs qualifient de phénomène du théâtre. Car pour eux, raconter Kaki, c’est décrire ses errements, ses incartades plutôt que de cerner un itinéraire dans le moule systémique d’une vision philosophique ou d’une école. “Dès le départ, la rupture est là, existentielle, mais féconde”, précisent les auteurs. Son frère Mazouz, qui est aussi un de ses premiers comédiens, dit de lui : Kaki avait des difficultés à imposer ses nouvelles façons de faire du théâtre ; tous les gens de sa génération étaient contre. C’est pourquoi il a misé sur nous, les jeunes. Abderrahmane Mostepha, co-auteur de ce livre de 234 pages, cinéaste, photographe et journaliste, vit à Mostaganem où il se consacre à l’écriture et à la réalisation. Il a à son actif de nombreux documentaires et reportages. Il obtient le prix Unesco de la photographie en 1993, le Grand prix de photographie de la ville d’Alger en 1997 et le Wissam d’Ali Maachi en 1998. Pour sa part, Mansour Benchehida, professeur, chercheur et journaliste à Mostaganem où il se consacre à l’enseignement universitaire, est l’auteur d’un roman inédit : Les deux meddahs.Dans ce livre, sont réunis six pièces de théâtre de Kaki, quatre nouvelles et un poème. Le tout précédé d’une biographie. Les pièces en question sont : Afrique avant 1, La nuit, Le peuple de la nuit, Le soleil de novembre, Le salon d’honneur et enfin, Une carafe d’eau, un verre propre et les journaux s’ils sont libres. Les nouvelles sont intitulées : Envisagez le pire et vivez le reste, La comédie d’hiver, La mort des maures et Le petit bonhomme à lunettes.L’ouvrage est préfacé par le frère de Kaki qui rappelle qu’en 1950, son frère, à l’occasion d’un rassemblement mondial de la jeunesse, va faire un séjour en Roumanie.Il va voir beaucoup de théâtre, rencontrer beaucoup de personnalités théâtrales de l’époque et ne rater aucune conférence de théâtre pendant cette grande manifestation de la culture. Il en revient transformé et dit à qui veut l’entendre que la danse du ventre n’est pas du théâtre. Kaki a écrit un nombre impressionnant de pièces, deux scénarios : Ouled el hadj et La fête des autres. Il a laissé deux œuvres inachevées : un feuilleton télévisé intitulé L’histoire d’une rue et Il est difficile d’être un homme (pièce de théâtre). Sa carrière a été jalonnée de plusieurs prix : le Grand prix du 1er Festival maghrébin de Sfax en 1966, la médaille d’or au festival arabo-africain de Tunis en 1987 et la médaille d’or au Festival du théâtre expérimental du Caire en 1989.
A.M.
