Ce phénomène n’est pas nouveau chez nous et les comptes-rendus de journaux ou les images fréquentes, diffusées par la télévision, sont là pour en témoigner. Lorsque nous observons ce qui se passe au plus haut niveau, on ne s’étonne pas que les jeunes prennent exemple sur leurs idoles. Malheureusement, en matière d’exemple ce n’est pas le beau geste technique ou le fair-play qui est retenu et imité. On parle souvent de ce coup de pied ou de tête “dont l’adversaire se relèvera difficilement”, ponctué par un “echah !” sorti du fond des entrailles du spectateur qui n’admet pas que l’adversaire du jour soit meilleur que son équipe favorite. Lors du dernier tournoi de football, qui s’est déroulé dans la région, nous avons assisté à des scènes de violence, désolantes. Mercredi dernier, les deux équipes finalistes du tournoi ont dû avoir recours au tir aux buts pour se départager, après 120 minutes de jeu terminées sur le score de un but partout. Après deux tirs au but, réussis par Tazrouts et ratés par leur adversaire, un groupe de spectateurs n’a pas trouvé mieux que d’arroser le stade de pierres. Ce qui a eu pour conséquence de faire fuir les présents, spectateurs et joueurs des deux camps. Une bataille rangée s’ensuivit aux abords du stade. Tazrouts est finalement déclarée vainqueur de ce tournoi émaillé par plusieurs incidents. Le stade, qui devait être un lieu de fraternité entre les jeunes de villages d’une même commune, est devenu un champ de bataille où la haine a pris le pas sur le sport. Sans l’intervention de bonnes volontés (heureusement), le pire serait arrivé. C’est la seconde fois que cette finale est jouée sans aller à son terme. Pourtant le but du tournoi, au départ, était d’occuper les jeunes vacanciers et permettre aux jeunes talents de s’affirmer pour faire partie de la toute nouvelle équipe engagée, officiellement pour représenter la commune. Des incidents se sont déjà produits lors de la demi-finale. En effet, contestant un penalty accordé à son adversaire, l’équipe de Tizit n’a pas terminé la rencontre. Elle s’est retrouvée de ce fait, éliminée. Ses supporters avaient empêché la finale de se dérouler le 20 Août. Les organisateurs ont alors pris la sage décision de reprogrammer le match pour mercredi dernier, afin d’avoir le temps de calmer les esprits. Nos jeunes qui, il fut un temps, s’adonnaient au football avec un esprit de fraternité, sans animosité aucune, ont appris à faire comme les grands. Leur présence autour du terrain signifie que leur team favori n’est là que pour gagner. “Vaincre ou mourir” un slogan répété, à tout bout de champ, commence à devenir réalité, même dans les “intervillages”. Les petits, eux aussi, ont appris les gestes antisportifs et toute la panoplie de gestes et mots indécents est sortie pour narguer l’adversaire et les supporters.Aucune considération ne peut excuser certains comportements. Les supporters comme les joueurs ne doivent pas perdre de vue que la coupe mise en jeu ne peut revenir qu’à une seule équipe et qu’ils doivent accepter la défaite comme ils se réjouissent de la victoire. La sport en sortira grandi. Quant aux organisateurs, qui n’ont ménagé aucun effort pour réussir cette fête, ils doivent être encouragés à persévérer pour faire mieux à l’avenir.
Nacer B.