L’opération de désinfection enfin déclenchée

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Ce n’est que ce dimanche, à presque 40 jours de la première alerte, que les services concernés ont pu réunir les moyens nécessaires pour déclencher l’opération de désinfection à travers la région de M’chedallah. C’est ainsi qu’au niveau de l’APC de Saharidj les secouristes sont entrés en action, équipés de pulvérisateurs à dos manuels, d’autres dotés d’un petit moteur ainsi qu’un camion “tout terrain”, lui, équipé d’un pulvérisateur géant qui a commencé à sillonner les pistes agricoles en ciblant les point d’eau, les rejets d’égouts et leurs itinéraires en amont et toute autre surface revêtue d’herbe verte, refuge idéal de la mouche. C’est après une période de flottement, qui a semblé durer une éternité pour les éleveurs pris de panique devant d’énormes pertes du cheptel, que l’Etat a décidé enfin de réagir, ceci surtout pour mettre fin à ce qui s’apparente à un harcèlement de la presse écrite et parlée ayant des reporters sur le terrain et qui ont constaté de visu la catastrophe dans toute son effroyable dimension, se faisant alors un devoir de l’annoncer et la porter à la connaissance de l’opinion publique et, par ricochet, aux Hautes Autorités du pays. La bataille n’est pas pour autant gagnée, selon un vétérinaire de la région, qui explique que l’effet de désinfectant ne dure pas plus de 48h et, tout comme un feu de forêt, il suffirait d’un seul foyer non traité pour voir ce fléau reprendre de nouveau avec la même intensité. Un éleveur écœuré et révolté par le retard mis par les services agricoles et ceux de l’hygiène pour intervenir, brosse un tableau des plus déplorables par cette phrase : “Les ambulances de ces secouristes ne font qu’évacuer des cadavres”. Selon toujours un spécialiste en la matière, cet insecte, vecteur de la blue tongue ne disparaîtrait qu’après l’arrivée de la saison froide et qui n’interviendrait qu’au début de novembre. D’ici là, la vigilance et le suivi doivent être maintenus au plus haut point : les éleveurs doivent veiller au grain et donner l’alerte à la moindre suspicion ou réapparition des symptômes de cette épidémie. Ces agriculteurs ne doivent pas baisser la garde. Malgré les tentatives des autorités locales à minimiser les dégâts causés par cette mouche, les pertes sont énormes. Si à l’heure actuelle aucun taux ou pourcentage ne peut-être avancé, une chose est sûre : rien que du côté des pâturages d’Iouakouran, en haute montagne dans la commune de Saharidj, les 50% sont largement franchis. Jamais un tel désastre n’a été enregistré dans la région, selon d’anciens éleveurs consternés par l’effet foudroyant de cette épidémie. Une bête non traitée le jour même et dès les premières manifestations de la maladie est irrécupérable et finit par succomber après plusieurs jours d’atroces souffrances. Tout comme nous l’avions souligné dans un récent article concernant les incendies en montagne, pour cette épidémie qui frappe aussi dans les zones escarpées et difficiles d’accès, la voie aérienne reste la plus efficace sinon l’unique solution.

Omar Soualah

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