Dans une interview accordée au journal El Watan, le ministre du Tourisme Noureddine Moussa a fait une évaluation du déroulement de la saison estivale 2006, qui touche à sa fin et en même temps l’état des lieux de son secteur par rapport aux pays voisins.Questionné sur le déroulement de la saison estivale 2006 en comparaison avec les saisons passées, le ministre a déclaré que cette dernière représente un moment fort pour le tourisme algérien, du fait qu’elle permet non seulement de faire une évaluation statistique mais également et surtout une évaluation technique du secteur. Le ministre a par ailleurs affirmé que la saison estivale représente une activité centrale au cœur de ses préoccupations. L’amélioration qualitative et quantitative du tourisme balnéaire en période estivale représente un passage obligatoire pour le développement du tourisme des nationaux, et ce, vu la forte demande pour ce type de produit. Selon Noureddine Moussa le tourisme balnéaire est un puissant vecteur pour le développement du tourisme affinitaire en direction des Algériens résident à l’étranger. L’interviewé a souligné également qu’à l’instar de qui se pratique dans le monde, la saison estivale est considérée comme une affaire économique d’une grande importance qui permet des retombées en matière d’emplois et de dynamisation des activités économiques et commerciales. La saison estivale 2006 a été placée sous le signe de la qualité et dans le but de réhabiliter le consommateur dans ses droits. Pour promouvoir la qualité du service qui attire le touriste d’aujourd’hui, la tutelle a institué à la veille de cette saison estivale un cahier des charges imposable aux professionnels du secteur. Interrogé sur l’existence de professionnels en tourisme, le ministre a précisé que la professionnalisation des différents opérateurs se fait graduellement. Sur ce point, Noureddine Moussa a déclaré que les résultats sont encourageants. Il ajoutera que les informations rapportées par l’ensemble des journaux ainsi que celles qui proviennent de ses services confirment une tendance à l’amélioration de la qualité de l’environnement d’accueil et des prestations offertes aux touristes. Pour illustrer la tendance à l’amélioration conséquente à la professionnalisation des opérateurs de tourisme, le ministre a déclaré que le nombre de plages ouvertes à la baignade est passé cette année à un peu plus que 300 plages, alors que, l’année passée, il avait de 291. Il certifiera que les analyses quotidiennes des prélèvements des eaux de mer n’ont signalé aucune pollution cette année. Par contre le ministre a ajouté que beaucoup de travail reste à faire pour que nos sites balnéaires atteignent un niveau d’hygiène et d’organisation optimals.A la question d’un confrère sur les raisons du retard enregistré dans la concrétisation d’un nombre important de projets d’investissements, Noureddine Moussa a répondu que l’Algérie ne dispose actuellement que de 81000 lits dont environ 80% ne sont pas conformes aux normes. Par contre nos voisins Tunisiens totalisent 230 000 lits de standard international. L’Algérie a, ajoutera-t-il un important gap à rattraper pour être au niveau du pays voisin. Nourredine Moussa a ajouté que de gros efforts sont à déployer tant en matière de réalisation d’investissements nouveaux que de mise à niveau des infrastructures existantes. Il ajoutera que ce n’est évidemment pas une mince affaire, quand on connaît les lourdeurs qui continuent à prévaloir notamment en matière de foncier. L’interviewé a annoncé par ailleurs que les statistiques incitent toutefois à l’optimisme. Plus de 300 projets totalisant environ 30 000 lits sont en cours de réalisation sur l’ensemble de la côte algérienne. D’ autre part 254 projets (environ 20 000 lits) sont à l’arrêt pour des raisons financières. La tutelle a signé une convention avec le CPA afin de tirer un nombre important de projets de cette impasse. Par ailleurs le ministère est en train d’étudier 800 demandes d’investissement déposées par des promoteurs nationaux.
Fadila Bouziane