Qui aurait pensé, il y a seulement deux années que des youyous allaient de nouveau retentir dans le tristement lieu connu sous le nom d’Agni n Lehwa situé en montagne et qui il y a seulement quelques années était le refuge de prédilection des terroristes, au point où tout un village, Aït Allaoua, a été abandonné par ses habitants car recevant toujours la visite les hordes intégristes. Mais comme tout a une fin et qu’il y a un début à tout. En effet les citoyens du village Tala n’Tazart de la commune Iboudraren ont organisé le week-end dernier la fête de l’estivage, et comme leurs aïeux ils se sont rendus sur la montagne au lieudit “Tamdoucht n Laz”. On raconte que lorsqu’un individu apaisait sa soif avec l’eau de cette source, la faim tenaillait son l’estomac et c’est pour cela que chaque fois que les bergers et autres citoyens montaient à cet endroit, ils avaient intérêt à prendre avec eux une bonne quantité de nourriture. Et comme l’année dernière le comité du village Tala n’Tazart ont ainsi organisé cette fête connue sous le nom de Tafaska n Udrar, seulement cette année ils étaient venus de partout, de la commune d’Iboudraren, de Yattafen et même Aït Yahia, et pour que cette fête soit une réussite, les festivités ont été grandioses et ont duré deux jours pleins. Cette fête a permis de faire découvrir l’activité artisanale et artistique des habitants de ce village, ce qui a fait dire à un citoyen de ce village que tous les villages de la Kabylie renferment en leur sein des potentialités inexploitées et qu’il suffit de leur donner les moyens et de leur offrir des occasions pour que ces artisans mettent au grand jour leur talent et leur savoir-faire. Ainsi durant la journée du jeudi une exposition de poterie, miniatures, toiles, photos, dessins robes kabyles, broderie, tapis, fleurs, bijoux a été organisé par les citoyens du village au sein de l’école primaire de ce village, à cette exposition ont été jointes les activités réalisées par le comité et le club sportif amateur (ESA) du village. Selon un membre du comité du village, beaucoup de personnes ont souhaité et demandé que cette exposition soit prolongée de deux jours pour que tous apprécient le travail réalisé.Au deuxième jour de la fête, le vendredi, très tôt, les organisateurs ont ainsi commencé leur travail, à savoir la préparation des lieux par la répartition des éléments pour l’orientation des visiteurs et la régulation de la circulation. Et vers 9 h du matin des convois de visiteurs commençaient à affluer vers le site. A partir de 13 h comme il est de coutume, l’échange de plats cuisinés entre les familles et les présents ont commencé “acetchi n tgella d lemleh”, s’ensuivit une formidable animation au lieudit Agni Nlehwa où il y a seulement quelques années, c’étaient des “Allah Akbar” qui retentissaient, mais cette fois c’étaient des youyous, des chants et des danses qui faisaient écho dans cet endroit. Vers 17 h, une virée sur Aswel a été organisée afin de visiter les sites touristiques, ce qui a fait énormément plaisir à tous ceux qui étaient venus d’Alger ou d’ailleurs. De retour au village Tala n’Tazart, les organisateurs et les sages du village se sont réunis pour un bref compte rendu des deux journées, s’ensuivit une soirée artistique animée par les jeunes artistes amateurs du village Tala n’Tazart et Ighil n’Sedda, ainsi que des chanteurs de la région comme Mohand Kan, Malek Hamlat, Chabane Aït Mejkane, Almas Hamid. De même que des récitals de poésie ont été donnés durant cette soirée, animée par Aït Hamou Mouloud et Dahmane Rachid. Cette fête a eu lieu grâce aux comités de Tala n’Tazart et de Tizi Ouzou avec le concours d’Abdenbi Samir qui en a été l’initiateur pour la 2e année de suite. Les organisateurs ont tenu à remercier, tous les participants, invités toute la population de la commune Iboudraren et tous ceux qui ont facilité l’organisation et le déroulement de cette manifestation, sans oublier le chef de daïra, l’APC et la Garde communale d’Iboudraren lesquels ont contribué à l’organisation et la réussite de cette fête. Tous les honneurs reviennent aux membres de l’organisation et surtout aux jeunes qui ont donné un modèle d’organisation, de respect et de maturité, cette frange sur laquelle il faut compter pour assurer la relève.
B. Mhanna