Alors que la maladie qui décime des troupeaux entiers d’ovins fait rage et que la presse déclenche une véritable alerte dans toutes les régions qui avoisinent la daïra de M’chedallah telle que Tazmalt dans la wilaya de Bouira où cette épidémie frappe au niveau des parcours de pâturages d’Ath M’Likhech, El Esnam (Bouira) où l’alerte, vient d’être déclenchée ou encore du côté Nord dans la wilaya de Tizi Ouzou où elle fait rage au niveau du cheptel d’Ath Yanni et Iboudraren, ces régions citées partagent leurs limites territoriales avec celles de la daïra de M’chedallah qui semble plongée dans l’état du “repos du guerrier” depuis le passage des équipes chargées des désinfections il y a plus d’une semaine. Les autorités et les services concernés par cette épidémie vaquent à leurs occupations et tirent un trait sur ce malheureux feuilleton qui tient encore en haleine les éleveurs conscients que la catastrophe est loin de s’arrêter, d’autant plus que des cas de mortalités ovines continuent à être enregistrés sur le terrain. Nos gestionnaires de la cité, eux semblent vouloir n’en faire qu’un mouvais souvenir qui les aura tiré pour un moment de leur “léthargie estivale” sinon comment expliquer ce silence absolu et leur retrait du “terrain d’opération” abandonnant les éleveurs aux prises avec une …mouche insaisissable et tenace, la moindre des choses est de tenir une réunion avec ces éleveurs aux fins de dresser un premier bilan, évaluer les pertes et cerner l’évolution de l’épidémie pour prendre de nouvelles dispositions et pourquoi pas penser déjà à l’après et la suite à donner à cette catastrophe, qui a atteint de plein fouet l’une des classes les plus défavorisées de la société. Nous continuerons à souligner que les chiffres concernant les pertes et qui sont parvenues aux services concernés sont loin de refléter la réalité étant donné que selon une tradition qui prévaut dans toute la Kabylie, ce genre de malheur est tenu en grand secret par de nombreux éleveurs enterrant leurs bêtes en cachette et évitant de les déclarer, d’autres ont peur de voir le reste de leurs troupeaux faire objet d’un abattage systématique dès l’apparition de l’épidémie, rumeur qui avait circulé et a été prise au sérieux par ces éleveurs des zones reculées vu qu’elle n’a jamais fait l’objet d’une démenti ni suivie d’un quelconque compagne d’information auprès de ces petits éleveurs illettrés et terrorisés par la menace de voir l’Etat terminé l’œuvre de la blue tongue et mettre fin à leur seul et unique ressource de survie. A Saharidj la maladie continue à faire des victimes parmi le cheptel alors que les services d’hygiène et ceux de l’agriculture se rejettent la balle, les éleveurs qui cherchent à en savoir plus sur cette maladie ne trouvent aucun interlocuteurs à leur écoute, ce qui a fait dire à l’un de ces éleveurs ayant subi d’énormes pertes “Dieu merci que ce ne soient pas nos enfants qui aient été touchés par cette épidémie” une remarque qui se passe de tout commentaire, on est tenté d’écrire “comment, taire”.
Omar Soualah
