Après avoir observé une minute de silence, en hommage au délégué Fridi Lounas, décédé hier, qu’il qualifie de « grand militant », Belaid Abrika n’a pas pu cacher sa colère et sa déception quant au dialogue entre le gouvernement et les archs.
En effet, il déclare d’emblée que seulement 20% des revendications sont satisfaites. Selon le délégué de la ville des Genêts, depuis le 15 janvier 2005, date de la signature du l’accord global entre le gouvernement et le Mouvement citoyen, pour la mise en œuvre de la plate forme d’El Kseur, quelques revendications ont été satisfaites.
Il cite la prise en charge par l’Etat des blessés, le statut de la reconnaissance et les indemnités allouées aux victimes du Printemps noir.
« Au moment où je vous parle, plus d’une centaine de dossiers ont été traités ». Et d’ajouter « l’Etat a procédé à la réintégration des travailleurs licenciés, en attendant les 15 gardes communaux qui restent et ça se fera dans les prochains jours ».
Quant aux revendications restées pendantes, à savoir le jugement des assassins, l’officialisation de tamazight et le départ de la gendarmerie, le conférencier n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour dire que « Hormis le jugement de l’assassin du martyr Massinissa Guermah, qui s’est tenu au tribunal militaire de Blida avant d’être transféré vers un tribunal civil, on n’a pas encore vu de jugement des assassins des innocents. Ça fait cinq ans et c’est trop », a-t-il ajouté sans ambages.
Quand au sujet de tamazight, Abrika dira que la question ne se limite pas à son officialisation. Pour argumenter sa conception, l’orateur a déclaré qu’ »il faut qu’il y ait des instituts pour la promotion de cette langue, une académie et que Yennayer (le nouvel an berbère) soit une journée payée et chômée ».
Quant au départ de la gendarmerie, une incidence parmi les 15 que porte le document, la figure de proue du Mouvement citoyen, s’interroge sur sa non-concrétisation.
« L’Etat s’est engagé à appliquer toutes les incidences. Certes, il y a celles qui se font à court terme, à moyen et à long terme, mais celle relative au départ de la gendarmerie peut se faire à court terme, mais pourquoi donc ce retard ? ».
Et d’avertir « tout le retard engendré ne fait qu’aggraver la situation, et l’Etat est le seul responsable de ce qui peut en résulter ».
A la question d’un confrère relative à la réaction envisagée du Mouvement citoyen, concernant la non-application de la plupart des revendications, le porte-parole des archs indiquera que le Mouvement citoyen défendra bec et ongles tout ce qui a été mentionné dans le document jusqu’à sa concrétisation.
« On est déterminé à continuer le combat et on est loin de décider de baisser les bras ». Concernant le changement effectué à la tête du gouvernement le mois de mai passé, l’orateur dira qu’après son installation, M. Belkhadem, a envoyé ses proches collaborateurs pour assurer les délégués des archs que les négociations vont continuer.
« Pour nous tout est clair, le Mouvement citoyen a négocié avec une institution de l’Etat, et non avec une personne » et d’ajouter « le chef de gouvernement nous a clairement signifié lors de la rencontre du mois de juillet passé, que l’Etat continuera à honorer ses engagements ».
S’agissant de la révision de la Constitution, M.Benmansour, délégué de la wilaya de Bejaia, a indiqué que la plateforme d’El Kseur appelle à un changement de la Constitution.
Un document sera établi sous forme d’un mémorandum lors du prochain conclave. Il fixera la position du mouvement vis-à-vis de la révision constitutionnelle.
Enfin et s’agissant de la Charte pour la paix, les archs selon Abrika, ont choisi le côté des victimes du terrorisme, tout en indiquant que la paix est nécessaire pour le pays.
Salah Benreguia